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1:L'ANNEE DE L'ELEPHANT

Extrait du premier chapitre "l'année de l’éléphant", qui raconte la naissance de Mohammed jusqu'a ses premières expériences spirituelles.

Ce chapitre montre que le messager fut d'abord l'élève de judéo-chrétiens et faisait partie d'une secte religieuse syncrétique appelé "les hanifs".

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ILLUSTRATION ARABE DE L'EPISODE DE L’ÉLÉPHANT, qui selon la légende se déroula la veille de la naissance du prophète

NOTES :

La vie de Mahomet n’est connue que par la sira et les hadiths, donc par la tradition, laquelle n’est guère fiable, comme on le verra plus loin.

En effet, comme pour toute figure religieuse, la légende a fait place à l’histoire, au fur et à mesure de l’expansion de l’islam;

On ne peut que s’étonner cependant que l’histoire ait si peu remarqué le “sceau des prophètes”, et qu’aucune chronique contemporaine ne parle de lui *. On ne sait pas exactement quand il naquit, ni le vrai nom de son père; il semble donc clair que tout a été fait pour cacher ses origines véritables, et qu’elles furent élaborées tardivement dans les hadiths qui ignorent tout de sa jeunesse ; ses origines sont si obscures qu’on a pu aller jusqu’à développer une théorie affirmant que Mahomet n’a pas réellement existé, mais qu’il fut créé de toutes pièces à partir de la figure d’un personnage obscur issu de leur clan.

* les plus anciennes traces de son existence sont tardives et toutes d’origine musulmanes : Les premières mentions du nom Muhammad remontent à une cinquantaine d'années après la mort de ce dernier :

En l'an 66 de l'hégire (685) sur une drachme arabo-sassanide.

En l'an 71 de l'hégire (691) sur une pierre tombale égyptienne.

En l'an 72 de l'hégire (692) avec l’inscription du dôme du rocher de Jérusalem.

Une découverte récente de graffitis islamiques gravés sur les pierres dont quatre nomment le prophète Mahomet ; Le plus ancien datant de l'an 73 de l'hégire. Ce noyau de textes est associé à des représentations gravées grandeur nature d’hommes aux bras levés priant dans la position dite de l’orant.

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LA RIVATLITE DES QURAYCH

Muhammad serait né au cours de l’année de l’éléphant, nommée ainsi à cause d’un évènement mémorable ; Cet éléphant fut celui d’Abraha, général du Négus, souverain d’Abyssinie (ex-Ethiopie) et gouverneur du Yémen.

D'après Tabari, Abraha fit construire une cathédrale à Sanâ'a dans le but de créer un pèlerinage chrétien capable de concurrencer le pèlerinage païen de la Kaaba.

En l’an 570 (ou 571 selon les sources), les Abyssins qui occupèrent le Yémen voulaient évangéliser l’Arabie toute entière, et le sanctuaire idolâtre de la Kaaba de la Mecque fut un de leur objectif. En raison des entraves qu’ils mettaient au pèlerinage par leur prédication, un mecquois se vengea en profanant l’église de Sanaa en couvrant l’autel d’excréments;

Le gouverneur Abraha fit alors venir un éléphant de gigantesque taille, et dirigea une grande expédition contre la Mecque. Le grand-chef mecquois, Abdul Muṭṭalib qui était le grand-père de Muhammad le rencontra dans la banlieue. Celui-ci lui demanda ce qu’il voulait, et Abdul Muṭṭalib exigea seulement ses chameaux pillés par les Abyssins et lui dit: «Les chameaux m’appartiennent, donc je les réclame, quant à la Kaaba, elle a Son maître qui s’en occupera».

Et en effet, l’éléphant, ne voulut pas marcher vers la Mecque; des volées d’oiseaux vinrent alors lapider et détruire l’armée dont personne ne fut épargné » (Tabari parle de 70000 tuées….)

Jalâl ad-Dîn al-Mahalli (m. 1459) en fit le commentaire : « Dieu a détruit chacun d’eux avec une pierre qui lui est propre, où son nom y est inscrit, plus grande qu’une lentille mais plus petite qu’un pois chiche, capable de transpercer un œuf, un homme, ou un éléphant, et de se loger dans le sol. Ceci eut lieu dans l’année de la naissance du Prophète »

Selon la tradition, c’est le lendemain de cet épisode que naquit Mohammed.... Le Coran rapporte ce récit (Coran 105:1-5), ou il est dit que l'attaque fut repoussée par la riposte miraculeuse d'oiseaux « Ababils » jetant des pierres brûlantes. La tradition musulmane dit que des témoins oculaires de cette attaque étaient encore en vie lors de la révélation de cette sourate.

On voit alors clairement la problématique de ce contexte polémique  : Allah aurait donc défendu un sanctuaire d’idoles contre les “gens du livre” (chrétiens) qui étaient pourtant les seuls croyants puisque l’islam n’était pas encore révélé… cette légende affirme donc clairement qu’Allah est bien le dieu de la Mecque et non le dieu unique: pourquoi Allah serait-il intervenu pour attaquer des chrétiens en prenant parti pour les idolâtres mecquois qui n’étaient que des « mécréants »?

Si on fait naitre Muhammad au cours de cette nuit mythique appelée “l’année de l’éléphant”, c’est pour faire coïncider sa naissance avec la naissance de l’islam, qui est en fait un “contre-christianisme” qui ne s’assume pas : en effet, adhérer au christianisme, c'est adopter la religion des Byzantins, et ce n'est guère acceptable pour les tribus arabes. De même, le mazdéisme est avant tout la religion officielle de la Perse. Les Arabes sont prêts à se convertir au monothéisme, mais à condition que ce ne soit pas la religion de leurs ennemis... Il faudrait que quelqu'un créée une religion monothéiste proprement arabe, qui soit une religion indépendante des adversaires byzantins pour que les arabes l’accepte

TEXTE

L’ANNONCIATION DU MESSAGER

Les légendes tardives concernant Mohammed sont toutes clairement inspirées des récits bibliques, mais l’islam qui ne peut s’exonérer des superstitions populaires a cru bon d’y ajouter l’épisode du médaillon de fer (talisman) destiné à conjurer la peur produite par Allah :

«  Amina, la mère de Mohammad, n'avait senti ni gêne ni pesanteur due à sa grossesse et, de ce fait, ne savait pas qu'elle était enceinte. Elle apprit la nouvelle de sa grossesse dans une vision. Plus tard, elle rêva d'un ange qui lui suggéra de nommer son enfant Ahmad ou Mohammad. Elle appréhendait de tels rêves, et pour en conjurer les mauvais effets, on lui conseilla de porter quelque médaillon de fer, ce qu'elle fit jusqu'à la délivrance. L'ancêtre de Mohammad Ismaël, avait reçu son nom de la même façon; d'autres Prophètes aussi » 

Ibn Isham continue :

« Dès qu'il fut né, un messager fut envoyé à 'Abdul- Muttalib (grand père de Muhammad, qui éleva ce dernier jusqu’à la mort d’Amina) pour lui communiquer l'heureuse nouvelle de la naissance de l'enfant béni qui avait apporté avec lui une lumière soudaine qui illumina tout le lieu sur le moment. Abdul-Muttalib accourut joyeusement vers l'enfant, le prit dans ses bras et

Ce récit donnant un nom à Mohammed au-dessus de tous les noms est évidemment inspîré par l’évangile  de l’annonciation, ou l’on voit l’ange Gabriel annoncer le destin supérieur du christ en lui donnant le nom prophétique d’Emmanuel.Dieu n’a pourtant jamais parlé à des païens et cette invention tardive n’est qu’une littérature destinée à prévaloir sur les évangiles afin de placer Muhammad au niveau du messie et de l’inscrire artificiellement dans la continuité prophétique.

ORIGINES DE MOHAMMED

Muhammad ou Mohammed, de son nom complet Abū al-Qāsim Muhammad ibn Abd Allah ibn Abd al-Muṭṭalib ibn Hāshim, est issu du clan Hachem, de la tribu de Quraych ; son père est Abd-Allāh ibn Abd al-Muttalib, né vers 545 et mort en 570 (en arabe ‘abd ’Allah signifie serviteur, esclave d'Allah), fils d’Abd al-Muttalib et frère d’Abû Tâlib, Il mourut avant la naissance de son fils et son fils Muhammad fut élevé par son grand père abd al Muttalib puis adopté par Abou Talib qui était l’oncle paternel du messager, prince des Quraychites, gouverneur de La Mecque et intendant de la Kaaba. ;

LA MECQUE

Les plus récentes études archéologiques vont dans le même sens : la Mecque qui est censé être le "carrefour des religions" selon l'islam ne laisse pas la moindre trace historique avant l'invention des hadiths ; même si la ville existait, elle était une ville sans importance, fait corroboré par l’histoire musulmane elle-même : cette ville serait alimentée en eau par une seule source ( zamzam) ce qui rend difficile à croire une population de 20000 habitants décrite par les hadiths ; La facilité avec laquelle la ville fut prise par Omar montre qu’il ne s’agissait pas d’une ville assez grande pour bénéficier de secours extérieur pour la défendre.

On ne connaît de La Mecque uniquement que ce que les sources islamiques, écrites à partir de 750 après Jésus-Christ (Hégire +130) nous en décrivent. Aucun auteur contemporain des faits (Nonnosus, Procope de Césarée, les ecclésiastiques syriaques de l'époque) ne connaît la Mecque, et les cartes anciennes représentant la région du Hedjaz ne mentionnent jamais ce lieu.

L'idée qui dominait dans la recherche jusqu'à une période récente était que la péninsule arabique aurait alors été essentiellement dominée par une société de type nomade. Cette hypothèse semble maintenant peu crédible.

Selon l’histoire islamique, La Mecque, Société urbaine et de l'écrit, se rapproche alors des sociétés du sud. « République de marchands », comparable à Venise ou Palmyre, elle réunit les grands marchands de la tribu des Quraychites. Celle-ci se compose de plusieurs clans : les Hachémites, celui du prophète Mahomet, et les Omeyyades, le clan de celui qui sera le troisième calife, Othman. Ces derniers concluent des traités avec les Byzantins, les Éthiopiens, les Sassanides, etc. Les caravanes peuvent atteindre la taille de 2 500 chameaux, transportant or, ivoire, soie, etc. La place importante de La Mecque en tant que centre de commerce a cependant été remise en cause par Patricia Crone *. La caste des marchands s'enrichit grâce aux échanges avec leurs voisins des confins du désert, au passage des caravanes et aux manifestations religieuses qui attirent les autres tribus dans certains lieux sacrés (la kaaba de La Mecque, Arafat)

MUHAMMAD LE HANIF

Avec la légende de sa naissance miraculeuse destinée à répondre à celle de la naissance miraculeuse du christ dont il serait le successeur, on voit s’élaborer le mythe d’un Muhammad qui aurait été monothéiste depuis sa naissance, afin de le rendre digne des prophètes bibliques dont les parents étaient saints (dieu ne permet les naissances miraculeuses que sur la prière des saints selon les écritures) ;

En 605, Mahomet a 35 ans quand il aurait été surnommé « Al Amin » l’homme sûr. Des travaux de réfection de la Kaaba étant dispensables, chaque clan se disputa le privilège de retirer la Pierre noire. Mahomet, entré par hasard au moment où les clans en appelaient au sort, fut considéré comme désigné par le Destin. La Tradition a voulu voir dans cet épisode l'annonce de la prédestination de Mahomet. Al Amin, l'homme sûr, est l'homme sur lequel son clan peut s'appuyer.

Après avoir prétendu que son père se nommait Abdallah pour laisser entendre qu’il était plus ou moins musulman, la tradition a créé le mythe d’un Mohammed « Hanif » (monothéiste radical) de naissance pour faire oublier ses origines païennes; mais cette même tradition montre sans aucun doute possible que Muhammad était idolâtre comme ses aïeux avant de rencontrer Waraqa.

La tradition nous dit en effet :

« La compagnie de Muhammad, ainsi que ses sages conseils, étaient grandement recherchés par tous. Il est rapporté qu'une fois, alors que l'on était en train de réparer la Ka'ba à cause de violentes inondations qui en avaient dévasté les murs, il y eut un désaccord entre les quatre principales tribus des Quraïsh pour savoir laquelle parmi les quatre aurait l'honneur de replacer la pierre noire sacrée. Une dispute était sur le point d'éclater quand un des anciens proposa : « Que la première personne qui entre soit notre juge ! ».

A leur grande joie, le premier à entrer fut Muhammad. « C'est al-Amîn, l'honnête », s'écrièrent-ils. Muhammad fut mis au courant de la situation et il demanda qu'on lui apporte un morceau de tissu. Il plaça la pierre noire sur un vêtement et demanda aux membres de chaque tribu d'en tenir un coin de façon à pouvoir soulever la pierre et il la remit lui-même à sa place.»

On voit ici que non seulement Mohammed qui n’a pas encore reçu la révélation ne voit aucun inconvénient à placer une idole au centre de la Mecque, et qu’on le présente même comme le meilleur garant de la tradition idolâtre : C’est lui-même qui place l’idole des Quraych dans son écrin;

Cela prouve bien que Muhammad pratiquait le « shirk » (« association ») avec ses compatriotes jusqu’à sa conversion au monothéisme; Et les musulmans ne peuvent pas arguer de la tradition tardive qui veut que cette pierre noire vienne du paradis d’Allah pour justifier cette attitude, puisque la révélation n'était pas descendue à cette époque et que la pierre sacrée n’était qu’une idole à cette époque, avant que la sunna n’en fasse une pierre descendue du paradis par Allah (le coran ne parle pas de ce bétyle) ; D’ailleurs la Kaaba était encore clairement un sanctuaire rempli d’idoles associées à ce moment, et  Muhammad aurait dû s’en offusquer et refuser de sacrifier à ce rituel s’il était monothéiste à ce moment de sa vie : il n’est donc évidemment pas « Hanif » avant de rencontrer les nazaréens syriens, vers l’âge de 25 ans ; ceci explique certainement le silence pesant de la tradition sur les années précédant son « appel » vers 610.

Néanmoins, cette histoire montre à quel point le contrôle du sanctuaire était au centre des préoccupations des mecquois, et que les clans se disputaient le bétyle de la Mecque.

Nous verrons que même après la prise de la Mecque, Muhammad préfèrera garder la pierre sacrée plutôt que la détruire avec les autres idoles associées, et la tradition se chargera ensuite de créer tout un mythe au sujet de cette pierre noire dont le coran ne fait aucune mention : c’est évidemment par politique que Muhammad a refusé de détruire ce bétyle qui était vénéré par tous les mecquois depuis des siècles.

Mohammed souscrivait donc absolument au culte païen de la Mecque, et on voit mal Abraham replacer une pierre levée dans un temple de Baal ;

Cet argument est imparable ; mais il y a mieux encore : les musulmans reconnaissent que lors de sa prédication mecquoise, Mohammed a attesté les filles d’Allah comme déesses vénérables dont on peut demander l’intercession lors de l'épisode des versets sataniques, autre preuve qu’il n’était pas hanif car aucun monothéiste n’aurait pu accepter l’idée que des déesses puisse être associées à dieu quand bien même le diable le tenterait sur ce point;

Chapitre suivant : "l'enfance dun chef"

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