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1- LES SOURCES DU CORAN

Ce chapitre démontre que les sources scripturaires sur lesquelles le messager mecquois s'appuie ne sont ni la bible ni l'évangile qu'il prétend confirmer, mais un amalgame de toutes les croyances populaires circulant en Syrie, lieu ou fut élevé muhammad.

Les textes et écrits circulant alors se retrouvent tous dans le coran.

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PAGE DE L'EVANGILE APOCRYPHE DE THOMAS (PARCHEMIN 5EME SIECLE)

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talmud, et ses commentaires des passages de la torah

LE TALMUD ET LE CORAN

« Malheur, donc, à ceux qui de leurs propres mains composent un livre puis le présentent comme venant d'Allah pour en tirer un vil profit ! - Malheur à eux, donc, à cause de ce que leurs mains ont écrit, et malheur à eux à cause de ce qu'ils en profitent ! » (Sourate baqarah, verset 79)

Le talmud est la "loi orale" (qui s'oppose à la « loi écrite », attribuée à Moise) et fut élaboré aux 5eme et 6eme siècle par des maitres rabbins ; il est constituée principalement de la Mishna et de la guemara, et sert de livre saint aux juifs qui ne peuvent plus pratiquer la loi depuis la chute de Jérusalem (le temple était le centre cultuel du judaïsme et fut détruit en 70 pour être remplacé par un temple païen dédié à Jupiter) ; ce texte est lié à la « kabbale », qui se réclame d’une tradition orale transmise par moise aux « 70 anciens », qui se serait transmise secrètement par Josué, puis au sanhédrin (« grande assemblée »).

Nous avons montré que Muhammad qui se réclame de la torah ne la cite pourtant jamais : comme de nombreux juifs arabes de son temps, il ne connait la torah que par les commentaires rabbiniques composés après le 2eme siècle pour pallier l’impossibilité de pratiquer le culte au temple de Jérusalem ; il n’y a pas un seul verset ou un seul fait tiré de la torah dans son enseignement, mais tout ce qui concerne l’histoire prophétique est tiré des livres des rabbins : Allah n’a pourtant pas écrit ces livres.

Il est clair que Muhammad tient son enseignement d'un juif versé dans les écritures juives, et donc dans le talmud, qui est le livre qui fut traduit en arabe par Waraqa, car nous avons vu qu’il est interdit de traduire la torah en arabe hors du collège du sanhédrin, et on ne connait aucune traduction de la torah en arabe avant le 14eme siècle, ce qui explique que Muhammad connaisse si mal ce livre au point d’en nier la réalité devant les médinois : c’est que Muhammad pensait que le talmud qui lui enseignait Waraqa était la torah et n’avait pas compris que ce n’était qu’un commentaire de la loi par des rabbins ; Waraqa était un mystique qui étudiait le talmud et pratiquait la kabbale, codifiée plus tard par un ensemble de textes, qui proviennent de la « tradition orale », et non de la torah écrite.

Le fait que Muhammad associe le talmud à la torah descendue par Gabriel est une grande confusion de sa part : c’est en effet le talmud qui affirme cette légende d’une torah récitée par l’archange, mais le talmud n’est pas lui-même descendu par Gabriel :

C’est donc bien Muhammad qui associe à Allah des livres écrits par les hommes «  de leur propres mains », et non les juifs puisque ce sont les anecdotes du talmud que sert le coran au sujet de la torah ! Il est en effet absolument indéniable que les versets coraniques relatifs à l’histoire prophétique lui viennent du talmud et non de la torah !

CORAN ET MISHNA

La phrase la plus connue à ce sujet est  un verset du coran qui dit :

" Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que  quiconque tue un être humain non convaincu de meurtre ou de sédition est considéré comme le meurtrier de l'humanité entière"; (5, 32) *

Ceci est un verset énoncé textuellement dans le Talmud de Babylone (Sanhédrin 37a) qui finit la citation par : « et celui qui sauve un homme pieux est comme s’il avait sauvé l’humanité ». Cette citation vient clairement des scribes juifs de Muhammad et non de la torah comme il le prétend. Notons au passage que les musulmans qui arguent de ce verset pour présenter l’islam comme une religion de paix oublient de préciser que cette prescription ne concerne que les musulmans : en effet les non musulmans sont considérés comme  « séditieux » (en ne reconnaissant pas Muhammad comme seul prophète d’Allah) et tuer un non musulman n’est donc pas un péché au regard de la sharia, car « l’association est pire que le meurtre » (2,  191). Ce verset justifie donc au contraire le meurtre, et non la magnanimité.

- Le récit d’Abraham jeté dans la fournaise pour son combat contre l’idolâtrie et qui en est ressorti indemne (Coran 21.68-70) est une très vieille histoire, dont la trace la plus ancienne remonte aux « Antiquités Bibliques », également nommés « Pseudo-Philon » (Ier siècle avant J.-C), puis à l’apocalypse d’Abraham (Ier siècle après J.-C), et enfin dans le Talmud (Pessahim 118a)

Cette anecdote tardive qui ne se trouve évidemment pas dans laTorah vient d’une confusion sur le mot « Our » (patrie d’Abraham), qui peut être traduit par « feu » en hébreu, qui a donné la légende d’un Abraham sauvé du feu ; seul le talmud reprend cette tradition à l’époque de Muhammad.

- Beaucoup de midrashim rejoignent des données du récit coranique de Joseph ; Le Midrash Yalkut et Midrash Ha-Gadol mentionnent ainsi la scène ignorée par la Bible de la scène coranique ou l'épouse du pharaon présente Joseph aux dames. De même, Midrash Genèse Rabba, le Midrash Tanhuma et Ha-Gadol mentionnent le récit coranique où Jacob conseille à ses fils d’entrer par des portes différentes dans la cité.

- Le Coran (65, 4) tire aussi du Talmud la loi qui exige d’attendre un certain temps pour savoir si une femme est enceinte, avant d’épouser une divorcée. (Yébamoth 41-42)

LA GRANDE CALOMNIE

Dans le récit de l’annonciation coranique nous voyons que Marie défend son honneur devant Gabriel qui lui annonce la naissance de Jésus :

« Gabriel dit : » «Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur». Elle dit : «Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m’a touchée, et que je ne suis pas prostituée ?

Ceci fait allusion à une calomnie des juifs qui est rapportée dans la sourate 4 :

« (Nous les avons maudits) à cause de leur mécréance aux révélations d'Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole: "Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables". (…) Et à cause de leur mécréance et de l'énorme calomnie qu'ils prononcent contre Marie » (4, 155-156)

Or cette « énorme calomnie » fait référence au talmud : « Jésus était un bâtard né dans l'adultère ». (Yebamoth 49b) ; « Jésus, fils illégitime, fut conçu pendant les règles de sa mère » (Kallah, 1b. 18b) « Marie était une prostituée; Jésus était un méchant homme »  (Sanhedrin 106a et b) ; (un rabbin colporte dans la Mishna que marie aurait commis l’adultère avec un romain, ce qui équivaut à une « prostitution » selon la loi juive, puisque les romains étaient les occupants : « Jésus était le fils de Pandira, un soldat romain » (Abhodah Zarah II) ;

Cela prouve sans équivoque que Muhammad tient son enseignement d’un rabbin versé dans les écritures juives car le talmud était exclusivement à l’usage des juifs à l’époque du messager, n’était pas encore traduit, et seuls les juifs connaissaient cette calomnie talmudique : Muhammad n’a pu tenir cette anecdote que de Waraqa ou d’un autre scribe nazaréen; On se demande d’ailleurs pourquoi Muhammad ne s’est pas réclamé de cette anecdote avant Médine et ne le reproche aux juifs qu’au moment où ces derniers le rejettent. on comprend mieux pourquoi c’est à Médine que Muhammad nie la mort du messie dont il ne veut pas laisser l’avantage aux juifs qui sont maintenant des concurrents, alors que la mort et la résurrection du christ ne lui posait aucun problème à la Mecque… ;

Le Coran incréé, croyance juive

Le Talmud partageait déjà cette croyance au sujet de la torah:

"Sept choses ont été créés avant la fondation du monde : la Tora, le repentir, le jardin d’Eden, la Géhenne, le Trône de Gloire, le Temple et le nom du Messie."

Pour les talmudistes, il s’agissait d’exalter la sainteté de la Tora en la mettant sur le même plan que le jardin d’Eden ou le Trône de Gloire. Des juifs populaires ont pris cette formulation au sens littéral, et conclu que la Tora était incréée. Comme pour les autres traditions juives, les nazaréens avaient sans doute reçu celle-ci au sens littéral, et l’ont transmise aux convertis arabes qui ont appliqué cette idée au coran par l’intermédiaire des nazaréens qui l’ont compilé.

Les deux anges

« Quand les deux recueillant, assis à droite et à gauche, recueillent, Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l'inscrire. » (50, 17-18)

Le Talmud dit que 2 anges (un bon et un mauvais) accompagnent le croyant à son retour de la synagogue (Shabbat 119b ; Ketubot 104a ; Hagigah 16a) pour inscrire les paroles du croyant dans un livre qui sera déployé devant dieu au jour dernier : et les mauvaises actions des hommes seront ouverts devant Dieu qui jugera, récompensera ou punira chacun selon ses mérites inscrits dans ce livre. Cette histoire est tirée du Talmud Roch Hachanah 17 B : elle est inspirée de la croyance égyptienne ou le ressuscité sera devant Thot, assisté de deux anges qui pèsent les actions des hommes sur une balance (l’un pèse les mauvaises actions, le second les actes louables); l’islam se fait l’écho de cette légende dont la torah ne fait aucune mention.

Les « diables du rideau »

« Certes Nous avons placé dans le ciel des constellations et Nous l'avons embelli pour ceux qui regardent, Et Nous l'avons protégé contre tout diable banni. Et si l'un d'eux parvient subrepticement à écouter, une flamme brillante alors le poursuit. (Surate 15; 17-18)

D’après le Talmud (bérahot 18b) les anges déchus se tiennent derrière le ‘rideau’ qui cache le trône de Dieu, pour essayer de surprendre les secrets divins ; mais d’après Génésis Rahhab (50 ; 68) ils en sont chassés du ciel par une flamme de l’enfer…

LES LOIS SUR LA PURETE RITUELLE

De nombreux préceptes spécifiquement rabbiniques sont cités mot pour mot à l’époque mecquoise au sujet des croyants :

Le coran exige qu’avant chaque prière, on se lave les mains ; s’il n’y a pas d’eau, on se frotte les mains avec de la terre ou du sable ; ce précepte vient du Talmud (Bérakhot 15 A).

- Il est interdit de prier en état d’ébriété selon le coran, ce qui est dit aussi dans le Talmud Érouvine 65 A), interdiction coranique à l’ origine de l’interdiction du vin en islam. Un autre usage commun aux deux religions veut que l’homme après avoir eu un rapport avec une femme, ou qui est pour une autre raison en état d’impureté, prenne un bain rituel avant de prier (Talmud Baba Kamah 82 A) :

Mohammed ordonne de même à ses partisans : « Ô les croyants, n’approchez pas de la Salat [prière] lorsque vous êtes ivres, quand vous êtes en état d’impureté – à moins que vous ne soyez en voyage – jusqu’à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourrez à une terre pure, et passez-vous-en sur le visage et sur les mains » (4, 46/43).

La légende de la chute de Satan

On retrouve dans le coran une légende tirée d’un apocryphe nommé La Vie d'Adam et Ève, connue également dans sa version grecque sous le nom d'Apocalypse de Moïse, qui est un ensemble d'écrits juifs pseudépigraphes datant du premier siècle av JC environ, dont on retrouve des influences dans le milieu judéo-nazaréen (l’épitre pseudépigraphe de Jude en fait mention au sujet du corps de moise) ; la Mishna adhère à cette thèse de la chute d’Adam ;

Ce livre veut expliquer pourquoi Satan a fait chuter Adam alors qu’ils étaient pourtant saints tous les deux, ce qui posait un gros problème théologique : comment un bon archange a-t-il pu faire le mal à un homme bon, et comment ce dernier a pu pécher, étant en état de grâce ?

Ce livre explique que lorsque Satan maudit Adam,

« Adam lui dit : – Quels sont nos [péchés] contre toi que tu nous fasses tout ça ? Satan (l'adversaire) répondit et dit : – Tu ne m’as rien fait mais je suis arrivé à ce rang à cause de toi, le jour où tu fus créé, car je suis sorti ce jour-là.

Quand Elohim insuffla son Souffle en toi, tu reçus la ressemblance de son image, alors Michel vint et il t’agenouilla devant Elohim.

Elohim dit à Michel : – Voici j’ai créé Adam à la ressemblance de mon image.

Alors Michel somma tous les anges et Elohim leur dit : – Venez, agenouillez-vous devant  l'Elohim que j’ai fait.

Michel s’inclina le premier puis il m’appela et dit : – Toi aussi, agenouille-toi devant  Adam.

Je dis : – Va-t’en Michel ! Je ne m’agenouillerai pas vers celui qui est postérieur à moi, car je le précède. Pourquoi est-ce correct [pour moi] de m’agenouiller vers lui ?

D’autres anges qui étaient avec moi entendirent ça aussi et mes paroles leur semblèrent plaisantes et ils ne se sont pas prosternés vers toi Adam.

Alors Elohim devint en colère contre moi et commanda de nous expulser de notre habitation et de nous jeter sur terre, moi et mes anges qui étaient en accord avec moi, et vous étiez à ce moment-là dans le jardin. Quand je réalisais qu’à cause de toi j’étais loin de l’habitation de lumière dans les détresses et les douleurs, alors je préparais un piège pour toi afin de te destituer de ta joie tout comme je fus destitué moi aussi à cause de toi.

Quand Adam entendit ça, il dit à Dieu : –« mon âme est dans ta main. Fasse que cet ennemi s’éloigne de moi, moi qui cherche la lumière que j’ai perdue. À ce moment Satan disparut devant lui. » (Livre d'Adam 3:14-23)

Cette légende se retrouve citée dans le coran :

"O Iblis, qu'est-ce qui t'a empêché de te prosterner devant ce que J'ai créé de Mes deux Mains ? T'es-tu enorgueilli, ou bien (estimes-tu que) tu fais partie des hauts placés ?" (Coran 38/75-76).

Il fit alors cette réponse : "Je n'avais pas à me prosterner devant un humain que Tu as créé à partir d'une boue malodorante" (Coran 15/33)

« Et lorsque Nous dîmes aux Anges : ‹Prosternez-vous devant Adam›, ils se prosternèrent, excepté Iblis (Satan) qui était du nombre des djinns et qui se révolta contre le commandement de son Seigneur. Allez-vous cependant le prendre, ainsi que sa descendance, pour alliés en dehors de Moi, alors qu'ils vous sont ennemis ?» (Sourate 18 verset 50,51)

On note que l’apocryphe comme le coran font la même grossière erreur : selon la torah Adam n’était pas au ciel et le serpent non plus, mais sur terre, au « confluent du tigre et de l’Euphrate » (Gn. 2, 8-14). Adam fut rejeté du jardin qui contenait l’arbre de vie, c’est à dire de l’éternité : il devint mortel après sa désobéissance…

De plus nous verrons au chapitre théologie que Satan ne pouvait pas être au paradis pour tenter Adam après avoir été maudit puisque les maudits sont expulsés du paradis comme le reconnait ce texte coranique : donc si Satan avait été maudit par  Allah après son refus de se prosterner comme l’affirme le coran, comment se trouvait-il encore au paradis pour faire chuter Adam ?  On voit que cette tentative d’explication de la chute d’Adam pose plus de problème qu’elle ne voulait en résoudre… d’autant plus que le coran affirme que ce sont les anges qui furent convoqués pour se prosterner, mais Satan est un djinn, lesquels ne vivent pas au paradis, mais sur terre : la confusion est donc totale. Il est clair que cette thèse apocryphe confortée par le coran contredit la torah qui dit expressément que le serpent fut maudit après avoir fait chuter Adam et à cause de cela même, et non qu’il était maudit avant (voir genèse 3, 14). Là encore le coran se prévaut du talmud et non de la torah.

JESUS PARLE AU BERCEAU

Dans Évangile arabe de l'enfance, chap.1 : Nous voyons que jésus s’exprime dès le berceau pour prophétiser sa mission messianique et défendre l’honneur de marie accusée d’adultère  "Je suis Jésus, le fils de Dieu, le Verbe, que vous avez enfanté, comme vous l'avait annoncé l'ange Gabriel, et mon Père m'a envoyé pour sauver le monde. »

Cette légende se trouve aussi dans le coran, qui mentionne ce « miracle du berceau » :

« Mais (le bébé) dit : "Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat  et la bonté envers ma mère".

Marie, meilleure femme de l’univers, es tune expression empruntée a ce mème évangile:

«De même qu'il n'y a parmi les enfants aucun qui soit semblable à mon fils, de même sa mère est sans pareille parmi toutes les femmes.» (Protévangile jacques, chap 3)

Le coran rappelle également que Marie est sans pareille dans l'univers :

" Dieu a élu Marie parmi les femmes du monde: (Rappelle-toi) quand les Anges dirent: «Ô Marie, certes Dieu t'a placé au-dessus des femmes des mondes.» (La famille d’Imram, 41-42)

Il est vrai que l’évangile de Luc comporte la mème affrimation, mais c’est dans la partie qui raconte l’annonciation, qui vient d’une tradition qui ne fait pas partie du texte original. *

LA THESE DU REMPLACEMENT

Pour les nazaréens gnostiques qui ne croient pas à la rédemption par la croix mais à la naissance miraculeuse, la condamnation de jésus semble une défaite inimaginable : ils ont donc élaboré au second siècle la « thèse du remplacement », qui transforme cette défaite apparente en ruse divine : ce n’est pas jésus qui a été crucifié, mais un remplaçant, volontaire ou non selon les versions ; pour certains c’est Simon de Cyrène, l’homme qui a aidé jésus à porter la croix qui se serait offert pour le remplacer à l’insu des romains ; pour d’autre c’est judas, celui qui avait trahi jésus qui aurait été confondu avec lui et aurait subi a sa place le châtiment qu’il voulait lui faire subir: cette thèse nazaréenne se retrouve littéralement dans le coran, qui affirme que jésus n’est pas mort et fut remplacé par un autre, comme nous l’avons vu au chapitre sur les diatribes médinoises ;

"Et à cause leur parole : 'Nous (les Juifs) avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d'Allah'... Or, ils ne l'ont ni tué ni crucifié; cela leur est seulement apparu ainsi ! Et ceux qui ont discuté sur son sujet sont vraiment dans l'incertitude : ils n'en ont aucune connaissance certaine, ils ne font que suivre des conjectures et ils ne l'ont certainement pas tué."  (4,157)

Selon les textes Gnostiques de Basilide, la crucifixion était une imposture car c'est Simon de Cyrène qui fut substitué à Jésus.

Dans un Évangiles gnostiques trouvé au Nag Hammadi, Jésus aurait révélé :

"Je n'étais mort qu'en apparence. C'est un autre qui a bu à ma place le fiel et le vinaigre. Ils m'ont frappé avec le roseau, mais c'est un autre, Simon (de Cyrène), qui a porté la croix sur ses épaules. C'est sur un autre qu'ils ont placé la couronne d'épines...Et moi, je souriais de leur ignorance."

Dans L’Évangile apocryphe de Barnabé écrit par des musulmans au 15eme siècle, Judas "eut l'apparence de Jésus et fut crucifié à sa place". .. (Par une intervention divine qui fit ainsi payer à judas le prix de sa trahison). Cet évangile falsifié fait référence au texte ci-dessus, mais remplace Simon par Judas, afin de ne pas faire porter le châtiment par un innocent (Simon de Cyrène aurait été condamné à mort à la place de Jésus par une intervention divine alors qu’il était pieux, ce qui était contestable…).

Dans l'Évangile Gnostique des Actes de Jean 99, Jésus affirme aussi : "Je ne suis pas celui qui est attaché à la croix."

Les Manichéens affirmaient également que "Jésus n'était mort sur la croix qu'en apparence, un autre l'ayant remplacé."

 

En résumé, les textes Chrétiens de référence sur lesquels se basent le Coran sont ceux qui étaient utilisés par les gnostiques chrétiens, et donc les nazaréens :

- Évangile de l’enfance selon Thomas (IVème siècle),

- le Protévangile de Jacques le mineur (Egypte, IIème siècle),

- Évangile du pseudo Matthieu (VIème siècle),

- L’apocryphe du Livre des Jubilés,

- Les Questions de Barthélémy (IIIème siècle),

- L'Évangile arabe de l'enfance (VIème siècle),

- L'Évangile des Hébreux (Transjordanie, IIème siècle)

- L'Évangile des Ébionites (IIème siècle)

- l’apocalypse de Paul

L’Apocalypse de Paul, un texte du IVe siècle - Ve siècle

Si aujourd’hui, l’Apocalypse de Paul est peu connue et donc peu lue du public, il n’en était pas du tout de même aux premiers siècles de notre ère et tout le moyen âge durant, période pendant laquelle elle est non seulement très lue mais surtout très  copiée, connaissant un succès extraordinaire.

Voici ce que le Texte rapporte :

Verset 7 à 10 : Rapport quotidien des anges à Dieu sur les hommes qu'ils gardent.

11–18. Mort et jugement devant Dieu d'une âme bonne puis d'une âme pécheresse.

19–30. Première vision du paradis (Troisième ciel), du lac achérousien et de la Cité du Christ.

31–44. Vision de l'enfer à l'issue de laquelle Paul obtient un repos le dimanche pour les damnés.

45–51. Deuxième vision du paradis.

On trouve les mêmes choses dans le Coran :

"Et vous êtes constamment surveillées par des Anges Gardiens - Des Anges nobles qui notent par écrit (chacun de vos actes et de vos paroles) - Ils savent tout ce que vous faites."  (Sourate 82 - verset 10-12).

Ce texte inspira certainement aussi l’épisode du « miraj », ou Muhammad prétendit avoir eu une vision similaire des élus au paradis, puis obtenu d’Allah une réduction des 50 prières a cinq grâce à son intercession, comme Paul aurait obtenu le repos du dimanche pour les damnés en intercédant pour eux.

Lorsque Muhammad informa ses adeptes qu'il a été amené de nuit à dos du bouraq, animal ailé entre l'âne et le mulet, de la Mecque à la Jérusalem, d'où il a été conduit par l'ange Gabriel pour voir les merveilles entre le ciel et la terre, certains y ont vu une marque de folie et ont quitté l'islam. D'autres ont essayé d'interpréter ce voyage extraterrestre comme une vision de l'esprit, voire un rêve. Mais quelle que soit la nature de ce voyage, les musulmans croient qu'il a eu lieu et que Mahomet a pu y voir aussi bien l'enfer que les sept cieux. » Etrangement Muhammad a eu  la même vision que Paul nous décrit dans son livre… Là encore cet épisode contredit l’orthodoxie qui veut que les élus n’atteignent le paradis qu’après la résurrection du dernier jour (sauf jésus qui est monté au ciel vivant), et que les damnés ne soient envoyé en enfer qu’après le jugement final.

LES SEPT DORMANTS D’EPHESE

Ephese se trouve en Syrie, qui vit naitre une légende fort populaire au temps de Muhammad : la « légende des 7 dormants », qui est obligatoirement postérieure à jésus christ et n’est racontée que dans les livres syriens quoique Muhammad prétend que cette histoire se trouve dans les livres révélés par Allah : ". Et récite ce qui t'a été révélé du Livre de ton Seigneur. Nul ne peut changer Ses paroles" (18; 27)

Cette légende fait remonter la résurrection des 7 dormants à l'époque de Mohammed, date ou fut inventée cette histoire, Vers 590.

Les sept dormants d’Ephèse (ahl al kahf) sont les fameux personnages mentionnés à travers la sourate 18 « La Caverne » (qui porte sûrement ce nom du fait que ces sept personnages dormaient dans une grotte ou caverne, le mot arabe désignant ce lieu est Kahf )

Le Coran donne un aperçu court de cette histoire (versets 9 à 27), et nous enseigne que ces « dormants » étaient de jeunes chrétiens accompagnés de leur chien, et vivaient au 2ème Siècle de notre ère à une époque qui ne fut guère propice au christianisme alors persécuté ; Afin de préserver leur foi ces gens se réfugièrent dans une grotte, fuyant ainsi les persécutions dont ils étaient l’objet de la part de l’empereur Dèce ;

Ils se seraient réveillés dans une grotte en Syrie à la fin du 6eme siècle, donc peu avant la naissance de Mohammed, et dans le pays ou Mohammed commerçait pour Khadija. Cette légende alors très populaire fut inventée dans le plus pur style apologétique de l'époque, par des chrétiens monophysites, lors de la persécution romaine qui les fit expulser en Syrie :

« Et tu les aurais cru éveillés, alors qu'ils dorment. Et Nous les tournons sur le côté droit et sur le côté gauche, tandis que leur chien est à l'entrée, pattes étendues. Si tu les avais aperçus, certes tu leur aurais tourné le dos en fuyant; et tu aurais été assurément rempli d'effroi devant eux.

 Et c'est ainsi que Nous les ressuscitâmes, afin qu'ils s'interrogent entre eux. L'un parmi eux dit: « Combien de temps avez-vous demeuré là ? » Ils dirent: « Nous avons demeuré un jour ou une partie d'un jour. » D'autres dirent: « Votre Seigneur sait mieux combien [de temps] vous y avez demeuré. Envoyez donc l'un de vous à la ville avec votre argent que voici, pour qu'il voie quel aliment est le plus pur et qu'il vous en apporte de quoi vous nourrir. Qu'il agisse avec tact; et qu'il ne donne l'éveil à personne sur vous. Si jamais ils vous attrapent, ils vous lapideront ou vous feront retourner à leur religion, et vous ne réussirez alors plus jamais. »

Et c'est ainsi que Nous fîmes qu'ils furent découverts, afin qu'ils [les gens de la cité] sachent que la promesse d'Allah est vérité et qu'il n'y ait point de doute au sujet de l'Heure. »

Cette légende contredit aussi le coran qui dit que les justes ne seront ressuscités qu’au dernier jour, mais cela ne gêne pas vraiment les apologistes qui savent bien « qu’Allah fait ce qu’il veut »…

Nous voyons ainsi que tous les versets concernant jésus dans le coran sont empruntés aux livres apocryphes syriens des coptes et des nazaréens ou des légendes syriennes et que pas un seul ne provient des évangiles canoniques qui ont pourtant assurément été écrit par des proches des apôtres si ce n’est par eux même, et qui ont donc une autorité bien plus acceptable ; ce fait n’empêchera pas les ulémas d’assurer que ces apocryphes sont les plus proches de la vérité historique : il est pourtant certain que ces textes viennent de livres divers, composés par des hommes bien après jésus qui est pourtant censé avoir reçu l’Injil d’Allah lui-même.. et si les ulémas disent que les apocryphes sont les vrais évangiles pour se défendre, c’est justement l’aveu qu’attendent les détracteurs : car la question qui se pose n’est pas de savoir quels sont les « vrais » évangiles, mais de reconnaitre que l’évangile cité dans le coran ne vient pas d’Allah puisque ces apocryphes ne sont assurément pas « descendus sur jésus » mais bien écrits par des syriens et des égyptiens bien après sa mort, aveu qui clôt définitivement notre démonstration : si ces évangiles sont véridiques, le coran fait évidemment erreur en disant que l’Injil était un livre donné à jésus, d’autant plus que l’évangile ne désigne pas un livre, mais Jésus lui-même.

LA TABLE GARDEE

Les musulmans affirment que le coran est préservé par Allah « sur une table gardée » (par des anges), tandis que nous avons vu qu’en fait Muhammad parle de la torah, dont le coran ne fait que confirmer cette préservation ;

Or ce mythe de la table gardée est une légende juive, colportée elle aussi par les nazaréens judaïsant, que les ulémas ont rapportée au sujet du coran : Dieu n’a pas de table ni de livres car il est esprit ;

Le Coran et la Table Gardée :

Le Table Gardée du paradis est présente dans une fable des milieux populaires juifs, puis chrétiens. En voici la genèse.

Environ dix siècles avant notre ère, quand ils voulaient diffuser un édit, les rois de Mésopotamie convoquaient un messager et deux scribes. Le messager apprenait l’édit par cœur, les deux scribes rédigeaient deux textes sur des tablettes d’argile.

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