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SECONDE PARTIE : LE PROPHETE DE MEDINE

Cette seconde partie montre ll'organisation de la communauté musulmane pour la guerre sainte, et explore les rapports entre les tribus juives et chretiennes et la communauté musulmane;

On montre comment les tribus judeo-chretiennes de médine seront finalement exclues du projet divin après le refus de ces tribus de suivre les musulmans dans leur croisade contre les Mecquois.

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INTRO

Nous tenons à préciser d'emblée que ceci est un ouvrage de théologie comparée et non une entreprise de démolition qui aurait pour but d'affirmer la supériorité de telle religion sur telle autre; nous nous proposons d'expliquer ici les tenants et aboutissants de la rivalité entre les "gens du livre" et les "gens de la récitation" qui diffèrent sur l''interprétation d'un fondement religieux commun. Nous ne sommes pas d'accord avec les sunnites sur l'interprétation des écritures et de l'histoire prophétique et nous l'assumons ici, mais sans préjudice du respect dû à chaque croyant, puisque nous comprenons que chacun juge d’après la révélation à laquelle il adhère.

Nous venons de voir qu’Omar qui est le concepteur de L'islam politique ne fera débuter l'ère islamique après l'hégire qu'en 622, ce qui s'explique par le fait que l'islam évoluera indépendamment de la révélation mecquoise qui débuta en 610, révélation qui faisait fi du sanctuaire mecquois et de la sharia qui ne seront intégrés au message qu'après les traités politiques avec les Quraych.. L'islam débutera donc après la conversion médinoise de Muhammad à la religion de ses ancêtres mecquois, car c'est bien Ahmad qui se convertira après l'hégire et non les mecquois, ce qui explique les contradictions des versets médinois ; cette conversion est politique et non religieuse et Muhammad n’abandonnera pas les fondamentaux monothéistes et ritualistes qu’il professait à la Mecque, mais devra évoluer pour faire accepter sa religion aux tribus polythéistes qui seront les seules à le suivre.

L’islam médinois est une appropriation politique et pan-arabique d'une interprétation religieuse et le résultat de traités passés avec les mecquois, et il est impossible de soutenir que les auteurs des versets médinois soient les mêmes que les auteurs des versets mecquois : il y a au moins deux strates d'écriture du coran et deux interprétations incompatibles de l'histoire prophétique qui se chevauchent. La tradition (sunna) prendra le dessus sur la dimension religieuse et elle prévaudra progressivement sur le coran quand l'islam sera constitué en empire religieux. En fin de compte l'islam n'aura rien de nouveau à proposer aux arabes en terme de religion et Muhammad ne changera finalement rien au culte mecquois des arabes si ce n'est d'y ôter les cultes des déesses, et ne fera qu’incorporer le sanctuaire de la Mecque a son système; Non nova, sed nove : rien de nouveau, mais d'une manière nouvelle.

A la Mecque Muhammad cite très peu de versets sur Jésus, qui est donné en exemple au mecquois et présenté comme confirmateur de la torah de Moise dont il est successeur, et nous parle d’un Jésus inconnu des chrétiens orthodoxes; de même il ne cite que peu de versets sur le judaïsme qui n’est lui aussi connu que du point de vue de la Mishna et du Zohar, sans aucune mention du texte de la Tora. Mais à Médine, Mohammed va rencontrer "ceux qui savent", les juifs instruits des écritures saintes, qu'il désignera sous le terme de "gens de l'écriture"; ce terme exclusivement médinois désigne indifféremment les judéens et les nazaréens, c’est-à-dire les juifs et les « judaïsant », et non les chrétiens qui sont les disciples de Jésus et non d’un livre.

COMMENT L'APOTRE DEVINT PROPHETE

"Toutes les religions mènent à Dieu, mais les religions ne sont pas Dieu" (Rama Krishna)

Muhammad se présentait à la Mecque comme un apôtre (envoyé) et ne prétendait pas avoir d'autre mission que de faire connaitre le monothéisme aux arabes qui sont  seuls à ne pas le pratiquer; Au fur et à mesure de son ascension politique, Muhammad se désignera ensuite comme messager (rasoul), puis comme prophète (nâbi) et enfin comme le prophète annoncé par la Torah, c’est-à-dire comme le messie.

Il n'y avait pas de tribus chrétiennes à la Mecque et les nazaréens qui faisaient partie du groupe de Waraqa étaient les seuls chrétiens de l'entourage de Mohammed, ce qui explique pourquoi le coran les donne en exemple aux polythéistes. Mais lors des razzias de la période médinoise, Muhammad fera connaissance de tribus nomades chrétiennes des environs de Médine qui sont principalement coptes et sabéennes et qu'il amalgame alors aux nazaréens en pensant que ces chrétiens sont des nazaréens qui ont « divergé » de la doctrine originale vers une autre interprétation spiritualiste et trithéiste. Les nazaréens qui étaient loués à la Mecque sont cités dans des versets de plus en plus négatifs à Médine et les docteurs musulmans prétendront que ce terme de "nasârâ" désigne pour Muhammad les chrétiens en général, ce qui n'est qu'à moitié vrai puisqu'il ne s'agissait en fait que de sectes chrétiennes hérétiques. Quand Muhammad comprendra que le nazaréisme n'est qu'une interprétation des évangiles, il contestera finalement le christianisme en tant que religion ainsi que le judaïsme pour finalement prétendre que ces religions ne prêchaient originellement que le monothéisme strict (hanyfisme). Le mot "nasârâ" désignera donc maintenant indistinctement les nazaréens et les chrétiens "divergents", c'est à dire les gnostiques syriens ou les coptes monophysites. Muhammad ne reconnait rien d'autre dans ces religions que la profession de foi monothéiste qui n'est pourtant qu'un préalable, et considérait que la torah et l'évangile ne prêchaient rien d'autre que l'unicité de Dieu alors que Moise et Jésus s'adressaient à des monothéistes qui n'avait pas besoin de se convertir à cette doctrine, contrairement à Muhammad qui est envoyé pour mettre fin à l'association pratiquée par les tribus du Hedjaz : Muhammad n'est donc pas successeur de Moise ou de Jésus qui s'adressaient a des convertis, mais un messager venu faire connaitre leur doctrine monothéiste aux idolâtres, ce qui est tout à fait différent.

Les mots "tawrat (torah) et "injil" (évangile) n'apparaissent qu'à Médine et Mohammed les ignorait à l'époque mecquoise ou il n’exposait que les bases du hanyfisme; il s'appuyait alors sur les textes apocryphes syriens à sa disposition et cette méconnaissance des livres saints prouve bien que jamais Waraqa n'a traduit l'évangile ou la torah en hébreu, contrairement aux affirmation sunnites; Les qualificatifs de prophète (nabi) et de "messager" (rasoul) sont aussi inconnus de lui jusqu'à Médine ou il les revendique pour la première fois : d'ailleurs, seuls les versets médinois font mention de Muhammad qui se présente comme apôtre aux chrétiens, comme prophète envers les juifs et comme messie envers les idolâtres. Muhammad qui ne connaissait du judéo-christianisme que les apocryphes syriens apprendra à Médine que les juifs ont un livre appelé Torah et que les chrétiens ne sont pas tous nazaréens. Il décrit leur évangile comme un livre unique donné par Allah à Jésus (ou récité, comme le coran), ce qui est une confusion évidente puisque jamais Jésus n’a revendiqué de livre ou de révélation écrite. La torah n'a en effet rien à voir avec les évangiles qui sont des  « hadiths » rapportés par des disciples de Jésus, et ce n'est évidemment pas Dieu qui les a écrit.

Mohammed se considère donc comme un messager envoyé aux arabes, qui confirme le message des prophètes qu'il réduit pour sa part à l'annonce du monothéisme exclusif: aussi pense-t-il qu'il suffira de confirmer cette croyance pour que tous les monothéistes lui soient acquis et acceptent de le suivre pour convertir la Mecque idolâtre. Nous avons vu qu'il ne veut pas la conversion des croyants qui sont déjà monothéistes mais qu'il demande seulement leur ralliement envers le messager destiné à "monothéiser" le Hedjaz, et souhaite leur alliance politique pour ce noble projet de conversion des infidèles. C'est pourquoi il traitera les chrétiens et les juifs d'infidèles quand ils refuseront de le suivre sur ces bases, car dans son esprit ils se rendent ainsi "complices" des infidèles en refusant d'aider à leur conversion. Car c'est bien une alliance politique inter tribale dont il s'agit dans le coran et non une alliance religieuse ("wala").

le coran dit en effet très clairement que les juifs doivent suivre moise, les chrétiens Jésus et les arabes Muhammad : il est interdit de se convertir selon le coran, et d'ailleurs ni les femmes juives de Muhammad ni sa concubine Marya ne se sont converties. La politique et la religion sont deux choses dissemblables et tous les monothéistes doivent s’unir contre les associateurs.

 

LES CHRETIENS DOIVENT SUIVRE LEUR EVANGILE:

Dis : “ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'évangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur (les prophetes)” Coran 5:68:

 

LES JUIFS DOIVENT SUIVRE LA TORAH ET NON LE CORAN:

« Mais comment te demanderaient-ils d'être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d'Allah ? Et puis, après cela, ils rejettent ton jugement. Ces gens-là ne sont nullement les croyants. Nous avons fait descendre le Thora dans laquelle il y a guide et lumière. » 5:43-44:


Et le verset suivant dit clairement que tous les monothéistes doivent suivre leurs livres et leurs messagers :

"Ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Sabéens, et les nazaréens, ceux parmi eux qui croient en Dieu, au Jour dernier et qui accomplissent les bonnes œuvres, pas de crainte sur eux, et ils ne seront point affligés."

 

Mais s'il ne demande pas leur conversion, il souhaite leur adhésion, et il montrera son intention de s'entendre avec eux sur la base d'un consensus monothéiste qui n'impliquerait pas de conversion réciproque et propose un compromis : "mettons-nous d'accord sur une formule valable pour nous et pour vous, à savoir de n'adorer qu'Allah  sans rien lui associer et de ne pas associer des maitres à Allah".

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