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3- LE MESSAGER DE LA MECQUE

ce chapitre explore les rapports entre Mohammad et les chrétiens d son entourage qui ont assuré sa formation religieuse, jusqu’à son envoi par Waraqa pour prêcher le monothéisme aux tribus mecquoises.

NOTES :

MUHAMMAD NE DEMANDE PAS LA CONVERSION A L’ISLAM SUNNITE MAIS AU NAZAREISME

Muhammad reproche aux juifs de ne pas croire au messie, mais ne leur reproche jamais de ne pas croire à un livre nommé coran :

 “Dis : Ô gens du Livre, nous reprochez-vous autre chose que de croire en Dieu et à ce qui est descendu vers nous et à ce qui est descendu auparavant ? Mais la plupart d’entre vous est pervers” (5:59).

Qu’est-ce qui “est descendu vers nous” et qu’est-ce qui “est descendu auparavant” ? On peut le deviner facilement : Cela va être explicitement précisé aux versets 66 et 68 : il s’agit respectivement de l’Injil (lumière apportée par Jésus, cf. supra 5:15), et, bien sûr, de la Torah qui fut descendue auparavant. (On voit en 5,46 : « Et Nous avons envoyé après eux Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora auparavant »). Il n’y a aucune mention d’un quelconque livre dénommé coran pendant la période mecquoise, ou Mohammed ne fait que confirmer les deux livres divins que sont la torah et l’Injil.

Que Muhammad ai prétendu convertir les juifs et les chrétiens a une autre religion est une idéologie salafiste que le coran conteste absolument ;

Jamais Muhammad n'a demandé aux chrétiens de suivre le coran qui n'a été prêché qu'aux païens polythéistes arabes qui ignoraient les écritures; au contraire il les donne en exemple aux « mécréants » mecquois; Muhammad interdit dans son livre de convertir les gens du livre :

- « Ceux qui traitent de mensonge cette récitation et ce avec quoi Nous avons envoyé Nos messagers (cad la torah et l'évangile) ; ils sauront bientôt, » (40 :70)

« Dis: ‹Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l'Evangile et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur » (cad les livres des prophètes et les psaumes) (5:68)

"Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes à qui Nous faisions des révélations. Demandez-donc aux érudits du Livre, si vous ne savez pas. (21:7)

On voit que non seulement il ne demande pas aux judéo chrétiens de se convertir mais demande au contraire aux arabes de se convertir au judéo-christianisme et de suivre l’exemple des nazaréens et des juifs qui ont les livres irréfutables qui sont la torah et l’évangile des hébreux : aucun autre texte dont le coran ne fait que témoigner n’est cité pour l’édification des croyants, et Muhammad refuse même de juger les croyants qui ont ces livres indiscutables, car il n’a pas reçu de livre contenant le « jugement d’Allah »  contrairement aux juifs:

« Mais comment te demanderaient-ils d'être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d'Allah ? "(Coran 5:43-44) ; demande Muhammad aux arabes qui lui demandent d’arbitrer un conflit entre juifs : la torah est donc le livre d’Allah, puisque le messager lui-même le reconnait comme seul juge ! Ceci montre clairement que Muhammad est loin de prétendre apporter une révélation supérieure, sans quoi il s’en serait prévalu pour juger les gens du livre… cela exclut aussi l’hypothèse de la falsification des écritures puisque Muhammad parle au présent de se référer à un livre qui est une référence à son époque : la torah n’est donc pas suspecte de falsification selon le messager, mais seulement pour les ulémas qui viendront plusieurs siècles après le messager pour interpréter à leur guise. Les vrais croyants sont ceux qui croient à l’origine divine des livres saints que sont la torah et l’évangile, et les autres sont des pervers : voilà le message de Muhammad à la Mecque.

« Dites: “Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on n’a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur: nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis”. (Surah 2:136  (La vache)

On ne voit pas la moindre référence à un coran dans les livres donnés par d’Allah… Muhammad fait ici clairement la distinction entre « révélation » (du dieu unique) et les livres d’Allah : Ce qui a été « révélé » ne sont pas des livres puisqu’il parle de « révélations » données a Ismaïl, Jacob et les tribus qui n’ont reçu aucun livre mais seulement des inspirations de dieu : en revanche pour jésus et Moise il parle de ce qui leur a « été donné », c’est à dire la torah et l’Injil… ce « qu’on nous a révélé » est donc semblable à ce qui a été révélé a Ismaïl, Abraham ou Jacob, c’est à dire la révélation de l’unicité de dieu, faits qui sont relatés dans les livres « donnés » a Moise et Jésus. L’idée d’un livre donné a Muhammad pour prévaloir sur ces deux-là est donc tout à fait artificielle et polémique, n’en déplaise aux ulémas qui sont obligé de reconnaitre que c’est bien Omar qui a produit ce livre qu’ils appellent « coran ».

Loin d’annoncer une nouvelle religion, il affirme que Dieu a fait gagner le christianisme contre ses ennemis, et ne condamne que les juifs qui n’ont pas cru au messie ;

Pour Mohammed, les juifs qui avaient jadis accepté les paroles de Jésus – les apôtres et leurs disciples – triomphèrent de ceux qui les avaient refusées : « Jésus, fils de Marie, a dit aux apôtres: qui sont mes alliés ? Les apôtres dirent : nous sommes les alliés de Dieu. Un groupe des enfants d’Israël crut, tandis qu’un groupe nia, Nous aidâmes donc ceux qui crurent contre leur ennemi, et ils triomphèrent » (61, 14).

“Je fais faire ceux qui te suivent supérieurs à ceux qui rejettent la croyance, ... » (s 3)

Donc selon Muhammad, la foi consiste à suivre Jésus, et non a le renier comme le souhaiteraient les salafistes contemporains…

Muhammad qui recherche une alliance politique présente ici Jésus comme un chef de clan en quête d’alliés, ce qui n’est certes pas la conjoncture évangélique, mais là encore Muhammad interprète les écritures dans le sens de son action propre; il ressort toutefois de cette parole que Jésus est considéré comme celui avec qui il faut s’allier.

Il dit encore clairement que ceux qui suivent jésus (il parle au présent) sont louables ; à aucun moment il ne critique le christianisme comme le feront ses successeurs :

« Et Nous avons mis, dans le cœur de ceux qui suivent Jésus, de la mansuétude, de la pitié » (57,27) ;

Ceci est confirmé par la tradition qui confirme a l’origine qu’Allah veut que les chrétiens suivent Jésus et non le coran : l’exigence de la conversion de chrétiens à l’islam est une doctrine ottomane relativement récente et infondée : un hadith authentique dit par exemple :

« Dieu révéla à Jésus : « Ô Jésus, Je t’ai accordé l’amour pour les pauvres et la miséricorde à leur égard. Tu les aimes, et ils t’aiment et t’acceptent comme leur guide spirituel et leur chef, et tu les acceptes comme compagnons et disciples » N°37. Rapporté par Ahmad ibn Hanbal (mort en 855) ;

Selon ce hadith, Allah accorde aux chrétiens le droit de prendre jésus comme maitre, et les chrétiens sont les disciples de Jésus comme les musulmans sont ceux de Muhammad.

 

D’ailleurs, selon le coran mecquois Allah n’a écrit que deux livres et non trois, qui sont la torah et l’évangile, et nie absolument l’existence d’un livre sensé prévaloir sur eux :

 « Dis-leur : « Apportez donc un Livre venant d'Allah qui soit meilleur guide que ces deux-là [la Thora et l’Évangile], et je le suivrai si vous êtes véridiques ». (28 ; 49)

Ce verset 49 est le verset que les spécialistes du Coran ont oublié d’altérer: les versets suivants laissent entendre que Mohammed parle d’un autre livre, mais sans le dire et sans parler de livre nommé coran… mais qu’importe : il suffit de savoir qu’à ce moment les seuls livres dont Muhammad pouvait se prévaloir étaient les deux livres écrits par Allah, et de remarquer que si les versets 51 et suivants parlent effectivement d’un coran comme le prétendent les ulémas, ils contredisent le verset 49 qui parle clairement de la torah et de l’Injil comme seuls livres divins, car il parle bien de DEUX  livres alors que le coran cite sans cesse la torah et l’Injil comme seuls livres donnés par Allah. Tout le contexte de la sourate montre d’ailleurs qu’il s’agit bien des livres de moise et de jésus et non d’un autre : a aucun moment Muhammad ne parle de trois livres descendus par Allah comme voudrait le faire croire la sourate 9 qui est manifestement interpolée par Omar pour faire passer cette idée * : si ce verset parlait de la torah et du coran, qu’est donc devenu l’Injil qui fut descendu aussi par Allah ?? Le compte n’y est pas ! On comprend alors pourquoi les versets coraniques furent placés dans un désordre ordonné : c’est pour obscurcir l’évolution de la doctrine musulmane qui ne prétendait pas à l’ origine apporter une nouvelle révélation.

 

QUI EST LE MESSIE ANNONCE A LA MECQUE ?

L’enseignement sur Jésus durant la période pré-hégire est essentiellement tiré de la sourate 19, et de quelques versets épars (s. 6, s.43).Muhammad  connait visiblement peu les évangiles et reste sur les bases communes au sujet de Jésus avant les controverses médinoises ou il se dira « bien informé » : Annonce de Jean- baptiste (Yahya) Naissance miraculeuse, annonce du monothéisme aux juifs, Miracles, Mort et résurrection ;

A QUI ALLAH A-T-IL ENVOYE LE MESSIE ?

« Et (Jésus)  sera le messager aux enfants d'Israël, [et leur dira]: "En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. " (3; 49. voir aussi : 43,59-64; 61,6)

« Et quand Jésus fils de Marie dit : "Ô Enfants d'Israël, je suis vraiment le Messager d'Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d'un Messager à venir après moi, dont le nom sera "Ahmad». (61; 6)

Les ulémas se basent sur ces affirmations coranique pour affirmer que jésus n’a été envoyé qu’aux juifs pour confirmer la torah, ce qui mène à des contradictions rédhibitoires si on s’en tient à cette thèse ; En effet si la sunna présente Muhammad comme le sceau des prophètes et jésus comme un messager envoyé aux juifs, le coran affirme au contraire que l’Injil a été envoyé pour les hommes et le coran pour les arabes seulement, comme on l’a déjà vu au chapitre précèdent :

JESUS ENVOYE AU MONDE :

TEXTE

 MUHAMMAD ET LES CHRETIENS SYRIENS

 

Tout l’entourage de Muhammad est nazaréen et toutes les traces historiques concernant la science religieuse de Mohammed ramènent au nazaréisme syrien : le mot « nasarâs » (nazaréen) qui est traduit en français par « chrétien » dans le coran est une erreur évidente, que les musulmans font sciemment dans le but d’amalgamer les nazaréens et les chrétiens dans une même condamnation : s’il y a bien un homme qui fut nazaréen, c’est bien pourtant Muhammad et non les chrétiens !

 

Khadija , la première femme de Mohamed, et qui financera les débuts de l’islam, était cousine du prêtre nazaréen Waraqa; selon la tradition, elle est la seule son cousin à avoir reconnu la vocation de Mohammed, et surtout Gabriel, qui n’était connu que des juifs et des chrétiens :

«  Ainsi, alors que le Prophète se trouvait chez Khadija, l'archange Gabriel se manifesta à lui. Il en avertit son épouse car il le voyait distinctement. Ce qui n'était pas le cas de son épouse. Celle-ci lui demanda de s'asseoir à sa droite et lui demanda s'il continuait à le voir. En effet, l'apparition se maintenait. Puis, elle lui demanda une autre fois de poser sa tête sur ses genoux. La vision ne quittait toujours pas l'intérieur de la maison. Ensuite, elle ôta le foulard qui couvrait sa tête, laissant ses cheveux à l'air libre, ce qui était un geste d'intimité qui détournerait le regard de toute personne pudique. Devant une telle scène, l'archange s'éclipsa aussitôt. Ce fut alors qu'elle dit : -«  Ce n'est pas un démon. C'est bien un ange qui se montre à toi, ô fils de mon oncle ! »

Si Khadija reconnaît l’ange, c’est qu’elle est évidemment chrétienne : seuls les nazaréens et les juifs croient à la révélation angélique de Gabriel. Nous avons vu qu’ils sont aussi les seuls à prétendre avoir reçu leur évangile de l’ange Gabriel, tout comme le prétend l’islam au sujet du Coran. Son influence sur Mohammed est si évidente que la tradition n’a pu l’occulter entièrement : on prétend que Khadija est devenue la première musulmane alors que l’islam n’a existé comme religion que bien après sa mort, mais Khadija n’a jamais été musulmane puisque l‘islam est né en 632 et Khadija est morte en 619. Mohammed est monogame durant cette période, or seuls les chrétiens étaient monogames dans cette région ; elle a un esclave chrétien, Zaid, qui est aussi nazaréen, et qui sera adopté par Muhammad.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Waraqa ibn nawfal est le prêtre qui a béni son mariage, et dont le commentateur Al-Bukhari (mort en 870) dit : « le prêtre Waraqa écrivait le livre en  arabe ». La sira d’Ibn Hisam rapporte que « Il était devenu nazaréen et avait suivi les livres et appris les sciences des hommes… Il a traduit  « l’évangile hébreu en arabe ».

Seul l’évangile nazaréen appelé aussi « évangile des hébreux » est censé être écrit dans cette langue. Tous les autres évangiles canoniques ou apocryphes sont écrits en syriaque et en grec.

Ibn Hišâm qualifie encore Waraqa, qui a béni le mariage de celui-ci avec Khadija, de “prêtre nazaréen”. Or, il ne peut s’agir en aucun cas d’un prêtre chrétien. Le fait que ce Waraqa est dit traduire des livres de l’hébreu en arabe montre que le contexte est juif – même si Muhammad, lui, est probablement arabe. On lit également que :

“Waraqa ibn Nawfal était prêtre et chef des Nazaréens... Il était excellent connaisseur du nazaréisme. Il a fréquenté les livres des Nazaréens, jusqu’à les connaître aussi bien que les gens du Livre”.

Ou encore : “Quant à Waraqa, il cherchait la sagesse dans le nazaréisme ; il a été mis au courant de leurs livres par les nazaréens eux-mêmes, de sorte qu’il avait acquis une science certaine des gens du Livre ”.

On voit ici encore que « les gens du livre » (de dieu) sont toujours ceux du livre nazaréen, livre divin selon leur tradition.


te d’éviter le débat…

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MUHAMMAD, L’ANALPHABETE QUI LISAIT

«  (Les mecquois) disent : "Il l'a inventé Lui-même ! (le coran)" ; Dis : "Si je l'ai inventé, alors vous ne pourrez rien pour moi contre [la punition] d'Allah. Il sait parfaitement ce que vous propagez (en calomnies contre le Coran) » (46, 7-8)

Celui qui vénère les écritures au point de les associer à Dieu serait analphabète selon la tradition qui veut absolument voir un miracle dans la composition du coran;

Mais Mohammed savait  lire, car Waraqa lui a sûrement appris au cours de sa retraite, puisque la lecture et l’écriture sont les premières choses qu’on enseigne aux néophytes; Même si la méconnaissance de Muhammad concernant les écritures laisse supposer qu'il ne lisait guère, l'analphabétisme de Mohammed est certainement une invention destinée à expliquer pourquoi il avait des scribes : on voulait croire qu'il en avait besoin pour écrire les versets qu'il ne savait pas transcrire, mais la tradition

Le coran s’inscrit en faux contre cette légende d’un prophète analphabète qui fut élaborée aussi pour mettre fin aux rumeurs qui voulaient que Muhammad écrivait lui-même ses versets:

 

 " N’essaie pas  de de répéter sur le champ tout verset qui t'est révélé dans ton impatience à le retenir ! C’est à nous qu'il appartient de te l'apprendre et de t'en faciliter la lecture. Et ce sera ensuite à nous de t'en éclairer le sens" (75, 16): voilà qui est très clair : Mohammed lit un livre dont il retient le texte avant de le répéter aux croyants, et "on" lui en révèle ensuite le sens spirituel.

« Et quand tu lis le Coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne croient pas en l'au-delà, un voile invisible ». (17 ; 45)

« (Nous avons fait descendre) un Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens » (17 ; 106)

« Et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n'en n'écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes». (29 ; 48)

 

Ces versets parlent de feuillets que Mohammed lit aux gens et non d’un illettré répétant des phrases reçues par un ange, mais cette vérité ne sert pas la tradition qui veut croire que le texte du coran est un miracle.

QUI RECITE LES VERSETS ?

« Certes c'est toi qui reçois le Coran, de la part d'un Sage, d'un Savant » (27; 6.)

Muhammad soutient que se connaissances lui sont transmises par « un sage et un savant » ;

Les ulémas voudraient que ce sage soit Gabriel et le coran en question celui d’Othman qui ne sera écrit qu’après la mort du messager : outre le fait qu’appeler un ange « un sage, un savant » est une faute théologique puisqu’un savant est une personne qui a acquis  la connaissance par l’étude et un sage est une personne qui a l’expérience de la vie, il est difficile d’expliquer pourquoi le coran ne nommerait pas tout bonnement ce savant en l’appelant par son nom Gabriel… Muhammad ne se réclame jamais de Gabriel mais d’un « témoin » : «  celui auquel les versets sont donnés peut-il rester dans le doute alors qu’un témoin venu de la part du seigneur les atteste ? » ; nous allons voir plus bas que les seuls témoins dont se réclame Muhammad sont les rabbins.

 

"Ils disent : c'est un ancien qui lui récite les versets ! Mais celui auquel ils pensent n'est pas arabe"

Les mecquois accusent Muhammad de réciter des versets élaborés par un disciple de Waraqa et "celui auquel ils pensent" est bien sur un de ses scribes. Muhammad qui ne donne aucun argument pour contrer cette accusation nie qu'il reçoit ses versets d'un nazaréen sous prétexte qu'il n'est pas arabe (les compagnons de Muhammad sont donc syriens comme on l’a déjà vu…), mais Gabriel non plus n'est pas arabe et cela n’empêche pourtant pas les musulmans de croire que c'est lui qui récite les versets…

Nous avons vu que les nazaréens croyaient que l'évangile était descendu par Gabriel, comme les juifs talmudistes prétendaient que Moise a reçu la Torah de Gabriel dans la tente de la rencontre. Quand à Muhammad il se garde bien de prétendre être assisté par un ange:

"que n'a-t-on fait descendre sur toi un ange pour t'assister ? Disent les dénégateurs ; or si nous lui avions adjoint un ange leur sort aurait déjà été réglé et ils n'auraient plus eu de répit" (6 ; 8-9)

Muhammad affirme ici clairement qu'aucun ange ne vient l'assister: voilà de quoi faire douter des affirmations sunnites qui prétendent que Gabriel a récité les versets coraniques comme il l'avait fait pour Moise : l'assistance de Gabriel est un ajout tardif destiné à crédibiliser les versets en les mettant sur le même plan que les révélations antérieures.

Quand on lui demandera à Médine d’où lui viennent ses versets, il ne dit pas non plus que c’est un ange qui les lui récite, mais que «  c’est le saint esprit qui l’a fait descendre de la part de ton seigneur afin de raffermir la foi des croyants» : Cette précision obligera les ulémas à affirmer que le saint esprit… est Gabriel !

D’ailleurs, quand les juifs demandent à Muhammad de descendre un livre écrit par Gabriel comme le fit moise : “les gens du livre te demandent de leur faire descendre du ciel un livre” (4, 152), il s’emporte et au lieu de répondre que c’est ce qu’il fait en récitant les versets récités par Gabriel, il refuse sans ambages en disant qu’ : “ils ont déjà demandé  (à moise) quelque chose de bien plus grave quand ils lui dirent : fais nous voir Dieu à découvert ». *

Donc, non seulement Muhammad ne prétend pas être inspiré par un ange, mais aussi qu’il n’est pas question pour lui de descendre un nouveau livre.

C’est la sunna qui a développé tardivement la thèse d’un Gabriel descendu du ciel en s’inspirant d’une tradition juive;

* c’est faux ! En réalité ils ont au contraire demandé à Moise de lui cacher la face de Dieu de peur de mourir (exode 20,19): c’est moise qui a demandé à Dieu de se découvrir devant lui ! (ex 33,18)

Durant la période obscure de la jeunesse de Muhammad, la tradition est quasiment muette et se contente de dire qu’ »Allah donna au messager le gout de la solitude » ; mais quand on pense à la profusion de hadiths qui nous parlent des détails sans importance de la vie du messager, on ne peut s’empêcher de voir dans ce silence de la tradition une volonté délibérée de taire des informations qui ne servent pas la cause de l’islamisme ;  pour notre part il nous semble clair que la sunna évite de dire que cette période fut une formation religieuse au sein des communautés chrétiennes, élément qui fut éradiqué de l’histoire après le rejet du nazaréisme par l’islam : tout porte à croire que le messager fut un élève de l’école de Waraqa durant toutes ces années qui précèdent la révélation. Waraqa qui travaillait au redressement de la tribu d’Abou Taleb qui perdait son influence sur le sanctuaire a pris le jeune homme sous son aile pour lui donner un enseignement propice à sa cause, et s’est allié à ce dernier en le mariant a sa cousine, ce qui est un signe d’alliance politique chez les arabes de cette époque, d’autant plus qu’on sait que l’islam fut financé par Khadija.

Waraqa voit donc en Muhammad celui qui va transmettre l’héritage nazaréen à sa tribu ; Mohammed et ses compagnons prient alors fréquemment chez le maître :

« Ton Seigneur sait, certes, que tu te tiens debout moins de deux tiers de la nuit, ou sa moitié, ou son tiers, de même qu’une partie de ceux qui sont avec toi» (73, 20).

Chez Waraqa, ils psalmodient les versets des psaumes de David ; Leurs offices commencent par la récitation des six versets de l’introduction des psaumes – le premier psaume de David qu’on retrouvera dans le coran mecquois sous le nom de Fatiha, exemple type de la récitation du coran en tant que traduction des livres juifs

Il est clair en tout cas que Mohammed ne faisait pas 5 prières, et qu’il se prosternait vers le temple des juifs et non vers le sanctuaire de la Kaaba qui était alors sous le contrôle de la tribu ennemi des Ummeya : Seuls les chrétiens nazaréens se tournaient vers Jérusalem pour prier : les juifs n’ont jamais orienté leur prière vers Jérusalem contrairement à ce qu’on croit souvent, mais vers l’est qui est la direction du soleil levant, et donc de la lumière naissante.*

La nuit, Mohammed, la tête dissimulée dans un capuchon, se hâte vers la maison du "mou'allem"(du rabbin) pour s'instruire sur la source de cette prédication "Oh toi, enveloppé dans ton manteau! Veille dans la nuit, La moitié ou moins que la moitié de la nuit ou un peu plus, Et psalmodie en récitant attentivement. Nous allons t'enseigner quelque chose de sérieux; Réellement, la récitation nocturne est profondément incrustée. Dans la journée, tu as beaucoup de soucis. (73:1-7).

 

L’APOTRE

Après que son maître ait éduqué Mohammed dans la foi, après l’avoir marié avec sa cousine qui le financera (le mariage est alors l’équivalent d’un traité d’alliance : on ne se marie pas par amour) , après avoir traité avec ibn Talib qui assurera la protection du messager contre le clan des Ummeya et après avoir parfait la formation du néophyte, il lui demande de s’exprimer devant les Arabes :

« Ô toi, le revêtu d’un manteau, lève-toi et avertis ! » (74, 2) ;

Selon l’orthodoxie musulmane, c’est « l’ange » qui lui demande de s’habiller avec un manteau qui lui servira à recevoir la prophétie.

Mohammed va maintenant prêcher le monothéisme aux arabes pour leur annoncer « la grande nouvelle » : Allah a eu miséricorde des idolâtres et leur envoie enfin un messager. Il s’agit de reconstituer la communauté (oumma) arabe autour d’un seul Dieu, afin de ne pas compter “parmi les perdants”.

Imposer une religion monothéiste a aussi l’avantage de mettre fin à l’ascension des Ummeya, qui contrôlent le sanctuaire mecquois, au grand dam du clan des Hachem.

MUHAMMAD LE NOUVEL ELIE

 

Mohammed vaque durant la journée à ses occupations. À la tombée du jour, il se rend chez son maître ; jusqu’à minuit, voire plus tard, il étudie avec lui le Coran :

« Ô toi, l’enveloppé [avec un manteau],  lève-toi, toute la nuit, exceptée une petite partie, sa moitié ou un peu moins ou un peu plus, et récite, lentement et clairement. Nous allons te révéler des paroles lourdes. La prière pendant la nuit est plus efficace et plus propice pour la récitation*. Tu as dans la journée à vaquer à de longues occupations » (73, 1-7).

Cette idée d’un prophète « enveloppé d’un manteau » est empruntée à la Bible qui décrit la manière dont s’habillait le prophète Élie lors de sa rencontre dans la grotte avec Yahvé au mont Horeb.

Cette assimilation à Elie est un autre signe de judéité, car élie est un prophète exclusivement vénéré par les juifs.

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LE MESSAGER DE MISERICORDE

 

Ces ulémas aiment dire que Muhammad est le messie universel attendu par les juifs depuis Moise, quoique le coran dise très clairement que le messie est Jésus-Christ et que Muhammad n’est venu que pour les arabes afin de les instruire de la science des juifs par une « miséricorde » d’Allah qui ne veut pas les laisser dans l’ignorance; il faudra toute la mauvaise foi des théologiens pour faire dire au coran le contraire de ce qu’il affirme, à savoir que Jésus est venu pour l’univers tandis que Muhammad n’est venu qu’avertir les arabes qui n’étaient pas encore instruits : il suffit pourtant aux musulmans de lire le coran pour s’en convaincre :

 

QUE MUHAMMAD PRECHE AUX ARABES.

 

-“C’est une révélation de la part du Tout-Puissant, du Très Miséricordieux.

Pour que tu avertisses un peuple dont les ancêtres n'ont pas été avertis: ils sont donc insouciants.”

 

Mohammed ne prétendait avertir que les mecquois avant l'hégire : les autres peuples avaient déjà eu des messagers, mais les arabes vivaient dans l’insouciance de leur salut car personne n’était venu les avertir : ils vivaient donc dans l’égarement ;

La preuve qu'il en donne, c'est qu'il transmet aux Arabes le message dans leur langue, car ce rappel leur est exclusivement destiné : les juifs et les chrétiens l’ont déjà reçu dans leur langue:

« Nous avons rendu le Coran facile à comprendre en ta langue, afin que tu annonces la bonne nouvelle à ceux qui craignent Dieu… » (S.19-V.97) 

« Mais celui-ci est un Livre confirmant les autres, écrit en langue arabe, destiné à avertir les injustes et à annoncer la bonne nouvelle à ceux qui font le bien. » (S.46-V.12).

Les « craignant Dieu » sont pour les juifs ceux qui sont aptes à être appelés par Dieu pour devenir « prosélytes », a la condition qu’ils fussent de bonne moralité : c’est bien ici la thèse de Mohammed.

Dès le tout début de sa prédication, il divisa les êtres humains en deux catégories: les craignant-Dieu qui croient en la résurrection, le jour du jugement, les cieux et l'enfer; et de l'autre côté, il y a les infidèles les cupides et les arrogants Ces narrations sont construites à partir des textes de l’Ancien Testament, de la théologie biblique et des mémoires talmudiques. Dans le sermon de ce prédicateur public, tout est juif: « je jure par le figuier et l'olivier », « Je jure par le mont Sinaï »(s 53). « Ceux qui croient et qui font le bien Recevront une récompense"(sourate 95).

Cet orateur est clairement juif, au moins au sens religieux : sa religion n’est autre que le judaïsme talmudique professé par son oncle Waraqa;

Mohammed n’est appelé qu’à être au nombre des avertisseurs envoyés aux autres peuples, qui ont déjà eu les leurs :

« Oui, le Coran est une Révélation du Seigneur des mondes ; – l’Esprit fidèle est descendu avec lui sur ton cœur pour que tu sois au nombre des avertisseurs – c’est une Révélation en langue arabe claire. » (S.26-V.192 à 195).

La preuve de sa mission est que son message est compréhensible pour les arabes dans leur langue ;

 

« Nous [Dieu] avons rendu ceci facile à comprendre en ta langue [l’arabe]. Peut-être réfléchiront-ils ! » (S.44-V.58).

 

« Tels sont les versets du Livre explicite, Nous en avons fait descendre, une récitation en [langue] arabe, afin que vous raisonniez » (12, 2) ;

Ici, de même, il est dit que le livre est traduit en arabe, car en hébreu il n'était pas "explicite" pour les arabes...

 

« Voici les versets du Livre explicite » (26, 2 ; 27, 1 et de nombreuses autres reprises) ; « Par le Livre explicite, Nous avons fait un Coran arabe afin que vous raisonniez, Il est auprès de Nous, dans l’Écriture mère [cad que l’original est écrit en hébreu] » (43, 2-4) ;

« L’Écriture mère se trouve chez  [Dieu] » (13, 39).

 « L’écriture mère » signifie l’écriture originale, c’est à dire le texte hébreu : il est indéniable que la torah fut révélée en hébreu et ce verset ne peut pas signifier autre chose : le texte hébreu est récité en arabe pour que les mecquois puisse le comprendre.

 

Allah précise clairement que ce livre donné à moise est celui que Muhammad va révéler aux arabes dans leur langue, mais que Muhammad n’a pas reçu de livre comme Moise : « et tu n’étais pas au flanc du Sinaï quand nous avons appelé Moise ; mais par miséricorde de ton seigneur tu avertiras un peuple (les arabes) a qui  nul instructeur n’est venu (pour enseigner la torah) »

 

Le coran se présente donc comme le résumé de la torah, annoncée aux arabes dans leur langue. Les juifs connaissent ce livre divin, qui leur donne “ l’excellence au-dessus des peoples”, mais Allah dans sa miséricorde a décidé d’avertir les arabes, en leur faisant annoncer ce livre dans leur langue, par un homme de leur peuple afin qu’ils ne disent pas :

 

“Si Nous en avions fait un Coran (une récitation) en une langue autre que l'arabe, ils auraient dit: ‹Pourquoi ses versets n'ont-ils pas été exposés clairement? Quoi? Un [Coran] non-arabe et [un Messager] arabe?”

Si Muhammad ne se réclame pas ici d’un livre écrit dans une autre langue que l’arabe et donc en hébreu, ce verset est incompréhensible…

D’ailleurs la preuve que son message correspond bien à celui des peuples déjà avertis, c’est que ces derniers peuvent l’attester:

 

” Et si tu es en doute sur ce que Nous avons fait descendre vers toi, interroge alors ceux (les juifs) qui lisent le Livre révélé avant toi. La vérité certes t'est venue de ton Seigneur : ne sois donc point de ceux qui doutent.”

 

La sourate  26 résume la situation :

“Ce (Coran) ci, c'est le Seigneur de l'univers qui l'a fait descendre, et l'Esprit fidèle est descendu avec cela sur ton cœur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs en une langue arabe très claire.

Et ceci était déjà mentionné dans les écrits des anciens (envoyés).

N'est-ce pas pour eux (les arabes) un signe, que les savants des Enfants d'Israël le sachent ?

Si Nous l'avions fait descendre dans une autre langue que l’Arabe et que celui-ci le leur eut récité, ils n'y auraient pas cru. »

 

Ici, il est encore clair que la récitation (coran) concerne les écrits anciens (en hébreu) traduits à l’intention des arabes : le livre original existe déjà, mais dans une autre langue que les arabes ne pouvaient comprendre. (V. 196, “Et ceci était déjà mentionné dans les écrits des anciens (envoyés),”  ne peut concerner que la torah, puisque les anciens envoyés sont les prophètes juifs)

 

« Demande-leur : qui donc a révélé l'écriture que Moise a apporté comme lumière et direction pour les hommes ?  Ce livre que vous écrivez sur des feuillets pour n'en montrer qu'une partie, tout en cachant tout le reste et dans lequel vous avez appris ce que vous ne saviez pas ? Répond leur - n'est-ce pas que c'est Allah qui l'a écrit ? !"; et à présent voici un livre béni qui vient confirmer ces écritures et que nous te révélons à toi afin que tu en avertisses la cité mère et ses alentours" (6, 91; pré-hégire):

On confirme ici que Muhammad vient annoncer aux mecquois et ses environs le message reçu par le peuples de Dieu que sont les juifs : c’est « à la cité mère et ses alentours » que Muhammad est envoyé, et non aux monothéistes qui connaissent déjà la torah et l’Injil : il est impossible d’être plus clair à ce sujet que ne l’est le coran, qui enfonce le clou dans la sourate 62 :

 

"C'est lui qui a envoyé aux gentils un prophète issu d'eux même (des arabes) pour leur réciter ses versets, les purifier et leur enseigner le coran et la sagesse, alors qu'ils étaient hier encore dans un égarement manifeste."

Les mecquois sont insouciants et Mohammed a un livre.

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