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Ce chapitre décrit l'élaboration de l'islam par les califes apres le rejet et la mort du messager.

L’ISLAM APRÈS MUHAMMAD

 

« Voyez-les grimper, ces singes agiles ! Ils grimpent les uns sur les autres et se poussent ainsi dans la boue et dans l’abîme. Ils veulent tous s’approcher du trône : c’est leur folie, –comme si le bonheur était sur le trône ! Souvent la boue est sur le trône – et souvent aussi le trône est dans la boue. »

 (Nietzsche, la nouvelle idole)

Lorsque Mahomet meurt en 632, les rivalités de clans renaissent avec une violence inouïe. Le principe d’Allah, dieu unificateur des arabes est acquis, mais la tribu qui se l’appropriera n’est pas fixée ; la guerre des clans reprend donc aussitôt après la mort du messager pour le contrôle du sanctuaire unifié, concomitamment avec la création du coran. L’hagiographie officielle a voulu relativiser la guerre des clans qui s’ensuivit en baptisant les califes qui s’entretuèrent pour la succession du doux noms de « bien dirigés », expression qui désigne les 4 califes qui prirent le contrôle de l’Islam après la mort de Muhammad; malgré tous ces efforts il fut impossible de cacher les divisions et les luttes entre les partisans des « ansâr » (compagnons de Muhammad, menés par Omar et Ali), et les « convertis » (les Ummeya, mené par Othman et son oncle Abou Soufyan), ennemis héréditaires des ansâr médinois qui avaient suivi le messager pendant l’hégire.

On a voulu croire qu’Abou Soufyan fut un zélateur de l’islam après sa conversion forcée sous la menace de mort (du propre aveu de la tradition), alors qu’il ne fut mené que par le zèle de son ambition clanique : la succession de Muhammad fut un conflit interminable, et les descendants de Muhammad vécurent l’enfer avant d’être tous éliminés ;

Nous ne ferons ici que survoler les évènements qui s’ensuivirent pour ne pas déborder de notre propos qui ne veut qu’examiner les rapports entre l’islam et le judéo-christianisme et la dérive idéologique de l’islam originel qui devint rapidement une affaire politique.

Il est assez étonnant de voir que malgré les persécutions subies par la famille du messager, les califes responsables de ces dérives soient vénérés comme des demi-dieux par les musulmans qui ne nient pourtant pas les persécutions subies par la famille de Muhammad après sa mort ; Nous savons qu’après la mort du messager, Omar menaça de mort les convertis pour qu’on ne divulgue pas la nouvelle de sa mort, ce que les hagiographes veulent expliquer en invoquant son désarroi qui l’aurait poussé à ce déni : la suite montre avec évidence que ce n’est pas son amour du messager qui le poussa à proférer ces menaces, mais qu’il lui fallait le temps de préparer la succession du prophète, c’est à dire de mettre son gendre Ali hors d’état de la revendiquer et de forcer la oumma d’ accepter le gouvernement d’Abou Bakar, homme acquis à la cause des ansars, toujours dans la logique tribale de la lutte des clans pour la domination du Hedjaz. Il suffira de répondre aux hagiographes que si Omar était si pieux qu’ils voudraient nous le faire croire, il aurait au moins assisté aux obsèques du messager avec Othman, ce qui ne fut pas le cas : le corps de Muhammad fut caché durant trois jours et resta en état de décomposition le temps de préparer la suite - ce qui était inhabituel dans le Hedjaz ou le climat exigeait de funérailles rapides - puis on l’enterra en secret en pleine nuit et sans cérémonie : c’est Ali qui fit la toilette mortuaire et il fut le seul à assister aux obsèques du messager abandonné de tous. Les califes auto-proclamés vont ensuite se débarrasser de sa fille unique Fatima qui est enceinte du petit fils du messager, qui est donc un successeur en puissance…

Ali était un membre du clan de Muhammad, les Banu Hāshim, clan qui avait peu d’influence à la Mecque depuis la mort d’Abou Taleb, tandis qu’Omar et Othman représentaient les deux clans les plus avancés, les Banu Adi et les Banu Omayya ; nous avons vu que les Omeyade étaient ennemis héréditaires des Hachem, clan de Muhammad. Les descendants de Mahomet par Ali ont donc été persécutés par les califes omeyyades : Ce ne sont pas les « mécréants » qui combattirent l’islam, mais les tribus rivales ; ce ne sont pas des « hôtes du feu » qui assassinèrent et persécutèrent les califes, ce furent des musulmans.

632-661; LES 4 BIEN DIRIGES, OU LA SALAFYA

" Si tu veux un frère parfait, tu n'auras pas de frère" 

ABOU BAKAR

Un notable Mecquois, Abû Bakar, l'un des premiers compagnons de Mahomet et père d'Aïcha, est donc « élu » successeur du Prophète (calife). Il causa beaucoup de torts à la famille du prophète : à peine installé, il déshérite la fille unique du messager après avoir fait écarter Ali de la succession, fille que Muhammad appelait  « Reine des femmes du Paradis » ; ce déshéritement fut justifié par un prétexte fallacieux, montrant ainsi le peu de cas que les califes faisaient des descendants du prophète d’Allah : Elle meurt six mois après Mahomet, en colère contre Abu Bakr selon les sources sunnite et chiite à cause de l'affaire de Fadak ; Boukhari, grand savant sunnite rapporte à ce propos :

« Une oasis offerte par Mahomet en héritage à 'Ali et Fatima fut confisquée par le calife Abu Bakar, qui invoqua pour se justifier une parole de Mahomet selon laquelle les prophètes ne laissent aucun héritage. Fatima récusa cette narration, citant notamment des versets du Coran où il est attesté que les prophètes ont des héritiers : « Et Salomon hérita de David » (XXVII, 16) ; l'invocation de Zacharie : « Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. » (XIX, 5-6,)

Considérant que c'était une mesure injuste prise contre elle et sa famille, Fatima Zahra n'adressa plus la parole au calife jusqu'à sa mort, et demanda à Ali de l'enterrer secrètement. »

 

Abû Bakar mourut  d'une fièvre à l'âge de 63 ans l’an 13 A.H. (634 A.J.C.), après avoir gouverné pendant deux ans, trois mois et dix jours ; Sa fille Aicha, ex épouse du messager combattra plus tard Ali au sujet de la succession de ce dernier qui était contestée par le clan d’Umeyya (Othman)  au cours de l’épisode dit de « la bataille du chameau »* ; on voit que la piété est une vertu toute relative au sein de l’Islam naissant…

OMAR, LE GLAIVE D’ALLAH

“ L’apôtre d’Allah a dit :- Sache que le paradis est à l’ombre des épées. ”  (récit d’Abdullah ibn Abi Aufa, Bukhari LII 73)

 

À la mort d’Abou Bakar en 634, c'est encore un Mecquois d'un clan puissant, Omar Ibn al-Khattâb – père d'Hafsa, autre épouse du Prophète – qui est choisi comme calife.

Une forte polémique concernant ses relations avec la fille du prophète qui se trouve être l’épouse de son concurrent Ali affirme qu’il a frappé Fatima mortellement pour la contraindre à faire allégeance à Abou Bakar après l’épisode de Fadak (sur l’héritage) ;

Cet épisode contesté aujourd’hui par les sunnites est pourtant narré par la sunna autant que par les chiites, dont le très officiel recueil de Tabari, et n’offusque que ceux qui ne se souviennent pas qu’Omar était déjà venu dans la maison de Muhammad avant sa conversion « miraculeuse » pour tuer le prophète mecquois en 619 et qu’il récidiva en 628 après le traité de la Mecque selon une tradition bien établie *… La sunna nous dit  que lorsque Fatima refusa de faire allégeance à Abou Bakar en prétendant que Muhammad avait adoubé son mari Ali:

«Umar est venu à la porte de la maison de Fatima, il a dit : "Par l'Allah, je brûlerai complètement (la maison) sur vous (Ali et Fatima) à moins que vous ne sortiez et donniez le serment d'allégeance (à Abu Bakar). « Fatima déclara : «Ainsi, ô Abou Bakr, vous vous hâtez encore au point de vous attaquer aux proches du Prophète ! Allah est témoin ! Je refuserai, ajoute-t-elle, de parler à Omar dans ce monde, et cela jusqu'à ce que je paraisse devant Dieu ! ». Fatima, fille du prophète, courroucée, évita depuis cette époque Abou Bakr, et ne cessa de l'éviter jusqu'à sa propre mort, survenue six mois après celle de l'Envoyé de Allah.» (Récit rapporté par le Sahih de Boukhari, tome 2, p. 381.)

Le savant sunnite Ibrahim ibn Siyyar An-Niddam précise qu’ : « Omar frappa le ventre de Fatima jusqu'à ce qu'elle perde son bébé (dont elle était enceinte) et cria: « Brûlez sa maison et ceux qui sont à l'intérieur ! » (Ceux qui étaient à l'intérieur étaient

* Une tradition assure qu’ » Abû Bakr, Omar, Othmân et  Sa’d ibnî Abî Waqqâs tentèrent d’assassiner le Prophète en le jetant d’un col dans la zone montagneuse de Tabûk. » (Al-Mûhallâ d’Ibnî Hazm Andolossî, tome 11, page 224 ; voir exégèse d’Ibnî Kathîr, tome 2, page 605). Cette histoire est soutenue par les chiites, et le comportement d’Omar après le traité de la Mecque  donne un fort crédit à cette thèse.

Ali, Fatima, Hassan et Hussein). Ces paroles sont rapportées dans le livre “Al-Wafi Bil-Wafiyyat »*

Ce second calife fut un conquérant important qui plaça l’islam en situation de force, notamment grâce à ses généraux rompus à l’exercice de la guerre, qui surent mettre à profit la décomposition des empires voisins perses et byzantins, affaiblis par les guerres incessantes qui les opposaient depuis des siècles  Il  étend  l’empire  aux confins  de  la  Tunisie  actuelle,  en passant par l’Egypte, tout le Moyen Orient, l’Irak, et jusqu’aux extrémités de l’Iran d’aujourd’hui.   Il   prend Damas  en 634, qui deviendra la capitale de l’islam.  Les  Arabes  entrent  à Jérusalem vers  637-638, qui  sort donc du giron de l’Empire Romain d’Orient   (Byzance).  Omar   y   fait construire un sanctuaire, la « mosquée  d’Omar »  sur  l’actuelle esplanade des mosquées, à l’emplacement supposé de l’ancien temple  des  Juifs.  Le  calife  Abd  Al- Malik la remplacera par la suite par le Dôme du Rocher, construit vers la fin du 7e siècle.

La tradition a voulu faire croire à la grande piété d’Omar qui est pourtant contestée par tous les faits historiques le concernant, et a prétendu aux occidentaux qu’Omar respectait les chrétiens et les juifs en racontant qu’il avait failli aller prier au saint sépulcre de Jérusalem après la colonisation de la Palestine par les musulmans, et qu’il aurait finalement refusé de le faire de peur que les musulmans ne transforment cette église en mosquée.. Quand on sait que cette légende fut produite 4 ans après la destruction du saint sépulcre par le calife Fatimide Al Hakim, on a quelque peine à croire à cette histoire… Du reste, Il suffit de voir la liste de ses « conquêtes » pour se convaincre de l’inanité de cette légende décrivant un calife tolérant et magnanime, et il faudrait être plus que naïf pour croire à la magnanimité envers les juifs ou les chrétiens d’un homme qui n’a pas hésité à dire lui-même qu’il était « violent et colérique » et n‘a cessé de les persécuter depuis Khaibar.

Pour illustrer  sa grande piété, Voici un florilège des actes du doux Omar envers les monothéistes des autres clans que le sien:

634 : départ forcé des chrétiens d'Arabie pour la Syrie

634 : premier texte chrétien mentionnant Mahomet en l'associant au sang humain qui coule.

634 : 60 monastères pillés au cours de l'invasion de la Mésopotamie

634 : soumission par Khalid de la tribu de Hira: islam, tribut ou mort.

634 : lettre au roi sassanide Ardashir:"embrasse l'islam ou paye tribut ou prépare toi à la guerre » (toujours cette hypocrisie qui exige une conversion a une religion qui n’a jamais été prêchée : le coran et la sunna n’existaient pas encore et il était impossible qu’un chef se convertisse a une religion inconnue sur la simple exigence d’un ennemi !)

634 : victoire de Lis sur les Perses: "il (Khalid) fit conduire les prisonniers perses- au bord du fleuve et leur fit trancher la tête..."(sira du prophète, 541)

634 : ordre aux habitants de la ville d'Hira d'embrasser l'islam sous la menace de l'extermination

634 : prise de la ville d'Aim at Tanr;  prise de la ville de Doumat al Djandal, prise de la ville d'Hassid; massacres: «le sang coulait comme un fleuve" (sira)

634 : décapitation (par erreur?) du poète Abd al Uzza et d'un ami pour « incroyance »

634 : Exécution d'un buveur de vin et de sa famille en Perse: « tranche-lui la tête de façon à ce qu'elle tombe dans le vase plein de vin», déclare le conquérant Khalid. Hommage d'Omar à Khalid: " son nom inspire la terreur à tout le monde"

635 : prise de Damas (ex capitale de la chrétienté syrienne) "le massacre dura toute la nuit jusqu'à l'apparition du jour".

635 : prise de Jérusalem

635 : exode des habitants perses de Maisan

635 : distribution à Médine du résultat des pillages des conquérants

635? : Lettre d'instructions d'Omar à Sad pour la conquête de l'Irak : conversion, tribut ou mort

635? : Les Enfants de la tribu chrétienne des Beni Thaglib devront devenir musulmans sous peine de mort.

635? : « Conversion » du prince persan Hormazd sous menace de mort par Omar

637 : prise de Jérusalem : description horrifiée de la conquête de la Palestine par le patriarche Sophronios : la sunna devra inventer des hadiths pour minimiser cette agression envers les « gens du livre » ; c’est au sujet de cet épisode que la tradition raconte le refus d’Omar d’aller prier au temple chrétien de peur que les musulmans ne le transforment en mosquée…

637 : les Arabes volent à Edesse la relique du visage du Christ au cours du pillage de la ville et lui crachent au visage.

638 : expulsion des juifs de Jérusalem

639 : prise de contrôle des monastères de Tur Abdin près de Mardin

639 : les troupes arabes du calife Omar assiègent Alexandrie (Egypte) et selon certaines sources incendient la bibliothèque d’Alexandrie, haut lieu de la science.

640 : expulsion des juifs du Hedjez

640 : expulsion des chrétiens du Nadjran

640 : martyre de 60 prisonniers de guerre byzantins refusant la conversion

640 : prise de Tigrit, ville chrétienne d'Irak

640 : autorisation pour les musulmans de briser les croix des processions coptes

640 c : autorisation de détruire les églises nouvelles coptes

641 : destruction de Tarse (ville de naissance de l’apôtre Paul, ennemi de l’islam pour avoir combattu les nazaréens dans ses épitres)

642 : prise d'Alexandrie: tribut ou islam

642 : essai de conversion des Kurdes; persuasion puis force: "s'ils demandent grâce, ne leur accorde pas grâce"

643 : invasion de la Géorgie

643 : massacre des habitants de Césarée de Palestine;

643 : prise de Tripoli, pillage et réduction en esclavage des femmes et enfants

643 : expulsion des juifs de Khaibar par Omar

643 : prise de Reï: "le sang coulait dans la ville comme un ruisseau"

643 : mutilation du poète Hotaïya pour « blasphème »

643 : prise d'Antioche, qui fut la première ville chrétienne (le mot « chrétien » fut évoqué pour la première fois à Antioche en l’an 41)

(Sources : « sira du prophète » (ibn Isham) ; Tabari (Sahih, vol 3) ; histoire de l’Islam, vol 2)

En 644, le calife Omar est poignardé à plusieurs reprises le 3 novembre 644 dans la mosquée de Médine pendant la prière par un esclave persan zoroastrien. Il mourut trois jours plus tard à la suite de ses blessures.

 

 

OTHMAN, L’HOMME DU LIVRE (574 -  656)

Après  l’assassinat  d’Omar  à  Médine  en  644,  c’est  Otman,  son successeur, le troisième calife, qui fera finalement compiler entre 647 et 653 la version canonique du Coran, classifiant et ordonnant les sourates de la plus longue à la plus courte, soit 6 années pour compiler un texte prétendument déjà écrit…

Ce troisième calife, Uthman, est lui aussi un très riche Mecquois appartenant à la noble famille des Banu Umeyya et ayant épousé successivement deux des filles de Mahomet. Il fut préféré à Ali, mais on l'accusa d'être trop matérialiste et népotiste. En fixant de manière définitive les textes du Coran, il s'attira le mécontentement de plusieurs anciens compagnons de Mohammed et d'Aïcha, qui l’accusèrent avec beaucoup d’autres d’avoir interpolé des « hadiths » (paroles de Muhammad) en les faisant passer pour des « ayats » (versets inspirés) . Othman fut assassiné à l'âge de quatre-vingt-deux ans, en 656 après avoir régné pendant onze ans. Il fut assassiné à Médine  dans sa maison, après avoir été assiégé durant 40 jours par un groupe d'insurgés venus de Bassora, de Koufa et d'Égypte, et ceci pendant le mois du pèlerinage à La Mecque. Il reçut neuf coups de poignard d'un certain Amir ibn al-Hamiq, et sa femme Nayla a eu les doigts tranchés en voulant s'interposer ; il fut donc lui aussi assassiné par des musulmans au cours du mois sacré, ce qui n’empêche pas la, tradition de présenter Othman comme un modèle de piété dont les dernières paroles auraient été: « Hier, j'ai vu Muhammad en rêve ainsi qu'Abou Bakar et Omar qui m'ont dit : Patiente, car tu déjeuneras auprès de nous la nuit prochaine »…

D'un âge avancé, il avait favorisé outrageusement les gens de son clan, et sa fin sanglante ouvre une période de discorde et de guerre civile qui déchire à nouveau la communauté.

CHRONOLOGIE RAPIDE DE LA SUCCESSION D’ALI

657 : Bataille et arbitrage de Siffīn : Alī est discrédité au profit du gouverneur de Damas, Mu‘awiya, parent d’Othman.

660 : Mu‘awiya est proclamé calife par ses troupes.

661 Alī est assassiné par un khāridjite, c'est-à-dire un ancien Alide pour qui Alī s'est délégitimé en acceptant l'arbitrage de Siffīn.

670 : Conquête du Maghreb et fondation de la ville-camp de Kairouan.

678 : Instauration de la succession héréditaire du califat : allégeance (bay‘a) des notables à Yazīd, désigné par son père Mu‘awiya comme héritier légitime.

680 : Mort d'al-Husayn, petit-fils de Mahomet, à Kerbela (Irak), lors d'un affrontement entre Yazīd et les Alides.

Schisme de l'Umma, communauté des croyants, entre les Alides, favorables à ce que le califat revienne à un descendant du Prophète, et les Omeyyades.

684 : Fin du règne des Sufyanides avec la mort, sans héritier, de Mu‘awiya II. Avènement des Marwānides : Marwān, cousin de * La  controverse de 644 entre le patriarche jacobite de Syrie Jean 1er et l’émir Saïd ibn Amir, gouverneur d’Homs et compagnon de Mahomet, ne mentionne encore aucun prophète, ni prophétie (ni Coran, d’ailleurs). Le patriarche Sophrone de Jérusalem n’en parle pas davantage dans ses chroniques pourtant très détaillées. Les  graffitis  dits  islamiques  d’Arabie  Saoudite  ne le mentionnent pas avant 687.

Mu‘awiya II, devient calife

691 : Le calife Abd al-Malik (685-705) fait construire la Coupole du Rocher à Jérusalem.

696 : Début de la réforme monétaire d‘Abd al-Malik : les premières pièces musulmanes sont frappées : le dinar d'or (mot dérivé du latin denarius,ou  « denier ») et le dirhem d'argent (du grec drachma, « drachme »).

705-715 : Règne d'al-Walīd : construction de la Grande Mosquée des Omeyyades à Damas et de celle d'al-Aqsā à Jérusalem, reconstruction de la première mosquée de Médine.

711 : Invasion et conquête de l'Espagne wisigothique par le Berbère Târiq ibn Ziyad et par le gouverneur d'Ifrīqya, Mūsā ibn Nusayr.

717-718 : Échec du siège de Constantinople.

732 : Défaite de Poitiers.

750 : En janvier, bataille du grand Zab (Haute-Mésopotamie). Le calife omeyyade Marwan II, vaincu, s'enfuit en Égypte où il est assassiné. En juin, les principaux membres de la famille omeyyade sont assassinés en Palestine :

Début de la dynastie abbasside qui mènera l’islam a son « âge d’or », puis  introduiront la sunna (hadiths) et le « fiq » (jurisprudence islamique) sur le modèle impérial iranien qui fut celui du mazdéisme, ainsi que la hiérarchie nobiliaire persane (vizirs).

 L’Age d'or de l'islam n'est pas la Salafiya,* mais au contraire la période où cette religion s'est ouverte au judaïsme et au christianisme, celle ou les chiites et les sunnites élaboraient ensemble les lois mathématiques et les palais prestigieux, c'est envers cette époque ou l'harmonie était le maitre mot de l'islam que devraient soupirer les musulmans, et non envers un projet de restauration d'un califat anachronique et violent.

Les relations entre musulmans et "gens du livre" sont alors globalement bonnes jusqu'à la fin du 10ème siècle, et les chrétiens et juifs n'ont d'autre souci que de vivre sous le statut social de seconde classe de "dhimmi" (protégés) ; On doit bien comprendre cependant que l'essor de la culture musulmane à cette époque ne doit rien au coran ni à l’islam, contrairement à ce qui est souvent affirmé : ni l'astronomie, ni les mathématiques, ni la médecine ne sont des sciences coraniques ou arabes mais bien des connaissances grecques et indiennes, qui furent redécouvertes grâce notamment aux samanides persans (874-999) qui ont permis l'étude des sciences profanes aux musulmans, puis par les selkoujides turcs qui fréquentaient les universités profanes. Ces sciences d'origine grecques, indiennes et syriennes furent assimilées jusqu'a la destruction du califat par les mongols en 1221. Le système décimal, les chiffres arabes et le zéro sont des inventions indiennes et non arabes ; les mathématiques furent améliorées par les savants musulmans seulement lorsqu’ils connurent les livres des savants grecs Euclide et Pythagore.

En 1299 les mongols détruisent Bagdad pour laisser place aux turcs ottomans qui créeront un empire qui menacera sans cesse l’Europe chrétienne après avoir conquis l’empire byzantin en 1453 avec Mehmet 2, grâce à l’affaiblissement de cet empire chrétien d’orient qui avait été détruit par les croisés en 1204  pour devenir « l’empire latin d’orient ».

On voit que l’islam qui avait pour but d’unifier les tribus arabes du Hedjaz n’a fait qu’exacerber les luttes intertribales entre les clans médinois et mecquois, et ces luttes fratricides mettront fin à l’hégémonie arabe sur le nouvel empire musulman pour le céder aux empires perses (abbassides) puis turcs (ottomans). L’Arabie restera « gardienne des lieux saints » (de a Mecque) et la lutte ente les clans musulmans pour le contrôle du califat perdure encore aujourd’hui sous la forme des guerres ente chiites iraniens, Alawites syriens, wahhabites arabes, PKK turc, ou entre la rivalité des sociétés du Hamas jordanien, du Fatah palestinien et du Hezbollah chiite : les questions religieuses invoquées pour justifier ces dissensions ne sont que des prétextes invoqués par ces groupes rivaux qui ne raisonnent qu’en terme de domination politique à coup d’excommunications réciproques.

L’histoire des premiers temps de l’islam se révèle ainsi bien tourmentée : trois califes assassinés sur les quatre premiers, assassinats d’Hassan et Hussein, guerres civiles récurrentes au sein de l’oumma, guerre sainte de conquête menée contre les « incroyants », sans parler de la brutalité avec laquelle les califes ont exercé leur autorité absolue, en persécutant toute velléité de réforme ou d’interprétation de la religion. La nouvelle religion de paix  ne portait pas alors à l’apaisement, mais à la partisannerie et à l’exclusion clanique. Les musulmans veulent néanmoins croire que c’est dans ces circonstances que furent « miraculeusement » gardées les hadiths et la sira, dont on n’a pourtant jamais entendu parler avant l’empire abbasside.

1299- 1923 : LE CALIFAT OTTOMAN

        "Oderint, dum metuant"  (Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent)   Cicéron

Les turcs seldjoukides se sont convertis à l'islam sous l'influence des iraniens, puis en 1299 Osman se rend indépendant des seldjoukides et créé une dynastie turque qui imposa sa vision jusqu'à la fin du califat;  ce califat s'illustrera par un expansionnisme agressif qui prétendra imposer l'islam aux nations. Les persécutions contre les chrétiens seront quasi incessantes et l’Europe sera régulièrement agressée par les califes ottomans, les « grands turcs ».

En 1453 Mehmet 2 assiège les byzantins et massacre les chrétiens avant de transformer la basilique Ste Sophie en mosquée; Constantinople, ex-capitale de l'empire chrétien d'orient devient Istanbul, capitale de l'empire islamique. La Turquie mène alors une politique anti-chrétienne systématique qui culminera avec le génocide arménien en 1915; l'islam devient ennemi de l'occident chrétien, l’agressant sans relâche; Le christianisme devient l'ennemi officiel, la dualité orient musulman- occident chrétien date de cette époque, et les chrétiens passent du statut de dhimmi (protégés) à celui de "kouffars" (mécréants).

Ironie du sort, cette volonté hégémonique des ottomans amènera au triomphe universel du christianisme qui deviendra grâce à cette rivalité la première religion mondiale, majoritaire dans 4 des 5 continents *.

(en effet, c’est après l'agression de Mehmet 2 que l’Espagne se débarrasse du califat de grenade en 1492 et finance les expéditions maritimes afin de trouver une nouvelle route des indes (route de la soie) qui devait auparavant traverser les territoires musulmans; ils découvrent alors l'Amérique qui deviendra le premier continent chrétien... et voilà comment les persécutions envers les chrétiens ont permis l'universalisation du christianisme que l'islam prétendait détruire !)

Apres le siège de Constantinople, ils s'emparèrent des Balkansen 1463 (Serbie, Bosnie, Crimée, puis Hongrie) ; puis de l’Algérie et de la Tunisie en 1566.

En 1456 la Grèce passe sous domination ottomane jusqu'en 1917 ou les ottomans sont vaincus par la France et la Russie.

en 1516, les ottomans s'emparent de la Syrie.

En 1529 premier siège de Vienne, capitale du saint empire allemand, et défaite ottomane.

en 1683, l'empire met de nouveau le siège sur vienne ; c’est un échec retentissant mais qui pose les turcs et l'islam comme l'ennemi numéro un; ("le grand turc" (calife) est alors considéré comme l’archétype de l'antéchrist).

L’influence ottomane décroit à partir du 18eme siècle, puis l'empire perd l'Algérie,* la Tunisie, puis l'Egypte (qui devient indépendante en 1840); les Balkans sont perdus en 1909, avec la perte de la Serbie, de la Roumanie et de la Bulgarie, du fait de l'endettement de l'empire qui voit l'occident s'ingérer de plus en plus.

en 1915, l'empire décati qui s'était allié à l’Allemagne  prend la responsabilité du premier génocide religieux de l'histoire en Arménie ; il perd finalement la guerre avant d'être démantelé par les alliés (France,  G.B et USA), puis  fut morcelé par les alliés avec le traité de Sèvres, et le califat est supprimé en 1924 par Mustapha Kemal et le traité de vienne ; Les accords de Sykes-Picot de 1916 fondèrent les états de l’Iraq, de la Syrie, du Liban et des émirats, puis  placé la Palestine sous mandat de l'ONU (qui se nommait alors « SDN »); le Kurdistan, floué par ces accords, se retrouve sans états, enclavé en terre ennemie.

(l’Algérie était alors colonisée par les ottomans qui se servaient des "barbaresques" algériens (pirates) pour écumer les côtes méditerranéennes afin d'enlever des chrétiens pour les réduire en esclavage et les rançonner; la France attaquait donc les dépendances ottomanes agressives en les colonisant. L’Algérie était alors le dernier pays à pratiquer l'esclavage d'état et la traite des blancs, et seule la colonisation y a mis fin en 1832.)

 

Le prince Fayçal à qui on avait promis le royaume d'Arabie se retrouve finalement à la tête de l'Iraq et les Saoud sont nommés rois d’Arabie tandis que la famille Ben Laden devient rectrice du sanctuaire de la Mecque. L’Arabie reprend de l'importance dans l'islam, notamment grâce aux dollars américains qui en font une puissance économique importante.

En 1928 le califat est revendiqué par les Saoud, du fait qu'ils sont "gardiens du sanctuaire" de la Mecque, et ils élaborent la doctrine wahhabite, qui a pour objectif de réunir les arabes sous une bannière islamique, sur le modèle de la Salafiya (doctrine du djihad : expansion par la guerre sainte); *

Cette doctrine veut que les arabes reprennent le contrôle de l’Islam pour solutionner la chute du califat ottoman qui  serait due selon eux au fait que les autorités n'étaient plus arabes : on verra alors naitre le parti des « frères musulmans » (dont sont notamment issus les fondateurs du Hamas), chef de file du mouvement de la restauration du califat, mouvement qui amalgamera dans les consciences arabes le christianisme et L’occident, rendant ainsi partout suspecte cette religion qui est pourtant née en Orient et non en Europe. Depuis lors, la persécution des chrétiens en orient sera ininterrompue, et deviendra la religion la plus persécutée de tous les temps depuis le 20eme siècle.

Israël sera rétabli la génération suivante par l’ONU afin de servir de « rempart a l’islamisme », pour prévenir les velléités de reconstitution du califat qui n’ont pas manqué de survenir et qui sont la cause des « troubles » en orient depuis la fin de la seconde guerre mondiale ou les musulmans ont tenté de reconstruire le califat a la faveur du conflit mondial.

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